Le président de la République Macky Sall a annoncé la suppression du poste de Premier ministre, dans les mois à venir, lors du remaniement le week-end dernier. Le projet de loi qui suscite beaucoup de bruits devra passer à l’Assemblée nationale pour son adoption. Déjà, les députes sont divisés avant le vote.
« Tous les pouvoirs doivent être séparés, une fois le poste de Premier ministre, supprimé, l’Assemblée nationale sera autonome, parce que le président de la République qui incarne l’Exécutif, n’aura pas le droit de dissoudre l’ Assemblée. On aura une séparation nette », explique Sira Ndiaye, à L’Observateur.
La députée de la coalition Benno Bokk Yakaar (mouvance présidentielle) approuve ce projet de loi. « On assister certes à des changements avec la suppression, mais cela m’empêchera pas l’Assemblée de fonctionner, dans le mesure où si les députés veulent interpeller le gouvernement, ils peuvent toujours le faire ».
Cependant, des députés de l’opposition ne vont pas se laisser faire. Ils comptent s’opposer à ce changement voulu par le président Macky Sall. Député de Bokk Guis Guis, Abdou Bara Dolly, est monté est créneau et avertit le chef de l’Etat.
« C’es un recul démocratique. Je ne vois pas l’utilité pour le président de la République de renforcer ses pouvoirs dans le contexte actuel. Avant que le projet n’arrive à l’Assemblée nationale, il faut que le règlement intérieur soit modifié, sinon la loi ne pourra pas passer » a-t-il averti.
Selon lui, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale donne aux députés le pouvoir de convoquer le Premier ministre, après sa nomination, pour une déclaration de politique générale. « S’il n’y a pas de Premier ministre, qui va s’adresser aux dépités », s’interroge-t-il ?