La Cour des comptes a transmis jeudi un rapport provisoire crucial au ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba. Ce document vise à certifier ou non les conclusions de l’Inspection générale des finances (IGF) sur une possible falsification des indicateurs économiques sous le régime de Macky Sall. Le ministre dispose d’un délai d’un mois pour formuler ses observations, mais la Cour souhaite une réponse sous dix jours.
Ce rapport est attendu avec impatience par les Sénégalais, les bailleurs internationaux, les agences de notation et les partenaires économiques. L’enjeu est de taille : déterminer si les chiffres officiels concernant la dette publique et le déficit budgétaire ont été délibérément manipulés. En septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko, s’appuyant sur un rapport de l’IGF, avait accusé l’ancien régime de sous-estimer ces données, déclarant notamment que le déficit public réel était deux fois supérieur aux chiffres annoncés et que la dette publique avait été sous-évaluée d’environ 10 points de pourcentage depuis 2019.
Ces accusations ont eu des répercussions économiques majeures. L’agence Moody’s a abaissé la note souveraine du Sénégal de Ba3 à B1, et le Fonds monétaire international (FMI) a suspendu un programme de financement de 1,8 milliard de dollars avec le pays.
Bien que le ministre Cheikh Diba ait un mois pour répondre, des sources proches de la Cour des comptes rapportent qu’elle exige une réaction dans un délai plus court, comme cela a été le cas pour le procureur général près de cette même institution. Ce dernier avait répondu en dix jours, malgré un délai réglementaire d’un mois.
Les investisseurs internationaux suivent également cette affaire de près. Lors d’une réunion virtuelle avec des partenaires américains mardi, des responsables du ministère des Finances ont affirmé être prêts à appliquer les recommandations de la Cour des comptes, qui devraient être rendues publiques prochainement.
Le rapport de la Cour des comptes, qui devait initialement être publié en décembre 2024, a été retardé, augmentant l’incertitude et les tensions. Si les accusations de falsification sont confirmées, elles pourraient encore affaiblir la position économique et politique du Sénégal. À l’inverse, une confirmation de l’exactitude des chiffres publics sous Macky Sall pourrait redorer l’image du pays auprès de ses partenaires.
Plus la réponse du ministère des Finances tarde, plus le début des négociations avec le FMI, prévu pour ce mois, risque d’être repoussé.
L’ancien président Macky Sall continue de nier toute manipulation des données économiques. Il affirme que les fondamentaux économiques du Sénégal étaient solides à la fin de son mandat. La publication officielle du rapport de la Cour des comptes sera déterminante pour trancher cette controverse et restaurer la crédibilité des finances publiques sénégalaises.
Lorsqu’une personne ne connait rien et est dans le populisme et la manipulation, elle finit par se faire du tort. Comment peut déclarer urbi orbi que le gouvernement sortant fournissait de fausses statistiques aux partenaires et institutions financières ? N’est-ce pas pas là une aberration et une ignorance complète des règles de fonctionnement de nos finances publiques. Vous croyez peut être que les fonctionnaires du ministère des Finances, l’ANDS, la BCEO sont de mèche avec le gouvernement pour fournir n’importe quelles statistiques sous le nez et la barbe des institutions financières internationales qui n’ont aucun contrôle ni droit de regard sur ce qui leur ai fourni? Croire à cette aberration c’est méconnaître royalement les règles de fonctionnement de ces institutions qui sont tout sauf des philanthropes.