ENQUETE : Le jeune homme a confirmé « l’existence d’une relation chaotique, à laquelle il a souhaité mettre fin et au cours de laquelle il n’y a jamais eu de relations sexuelles non consenties »…
L’homme accusé de viol par Océane, la jeune femme qui s’est suicidée mardi en se filmant sur Périscope, est reparti libre après son audition, a indiqué ce vendredi le parquet d’ Évry.
La jeune femme de 19 ans s’était jetée sous un RER à Égly (Essonne). Un utilisateur de Périscope, qui visionnait sa vidéo en direct, a prévenu les gendarmes, qui n’ont pu empêcher le suicide.
Quelques heures avant son passage à l’acte, la jeune femme, au profil psychologique fragile selon ses proches, avait envoyé un SMS à un ami de son ex-compagnon dans lequel elle évoquait des violences et un viol que celui-ci lui aurait fait subir.
Une relation chaotique
Le jeune homme, entendu par les gendarmes de la brigade de recherches de Palaiseau, chargés de l’enquête, « a été laissé libre à l’issue de son audition », indique le procureur d’Évry Éric Lallement dans un communiqué.
Il a confirmé « l’existence d’une relation chaotique, à laquelle il a souhaité mettre fin et au cours de laquelle il n’y a jamais eu de relations sexuelles non consenties », précise le parquet.
Également entendus, des proches de la jeune fille ont confirmé que celle-ci avait évoqué « à plusieurs reprises » un viol commis par son compagnon, « sans toutefois apporter d’éléments précis sur les circonstances » et en variant sur la date selon son interlocuteur, détaille le communiqué. Invitée à porter plainte, la victime a toujours refusé de le faire.
Océane avait fait part de ses intentions suicidaires
La relation amoureuse, émaillée de « scènes violentes et de ruptures », avait débuté en 2013 et s’était achevée fin 2015, à l’initiative du jeune homme, qui continuait à « rencontrer occasionnellement » la victime avant le drame, poursuit le communiqué. Celle-ci lui avait fait part de ses intentions suicidaires « à plusieurs reprises, y compris la veille de sa mort ».
La cinquième et dernière vidéo enregistrée par la victime, juste avant le passage à l’acte, n’est toujours pas entre les mains des enquêteurs.
Elle devrait l’être « dans les prochains jours », assure le parquet, expliquant que « le serveur à partir duquel la retranscription pourra être faite est situé aux États-Unis et [que] les gestionnaires de l’application en France ne peuvent accéder directement à son contenu ».
Périscope permet de diffuser gratuitement avec un smartphone un flux vidéo en direct, relayé par Twitter et visible par tous. La vidéo reste accessible pendant 24 heures avant de disparaître.