Lors du combat du 29 juillet 1890 que son père livra contre les Français sur le chemin de son exil vers le Soudan, il est repris aux Maures par le colonel Dodds et ramené à Saint-Louis. Il a alors douze ans et est adopté par le gouverneur général Merlin, alors directeur des affaires politiques ; Ce dernier obtient du gouverneur du Sénégal l’inscription du jeune Bouna Ndiaye à l’école des fils de chefs à Saint-Louis. En 1894, il est envoyé au collège Aloui de Tunis ; son séjour est bref pour des raisons de santé.
Le 17 décembre 1895, Bouna Ndiaye est investi à Yang-yang, à dix-huit ans, comme le plus jeune « Bourba » de l’histoire du Djolof. Cette nomination est confirmée en Janvier 1896, par décret du Président de la République Française.
LE BÂTISSEUR
SON SACRIFICE POUR LA FRANCE
Ce versement sera rapidement interrompu car un arrêté du gouverneur général en date du 5 Septembre 1914 le met à la disposition des autorités militaires comme adjudant interprète au 1er R.T.S. Une lettre du commandant du cercle de Louga à son fils ainé relate cette affectation : « À Pape Alboury Ndiaye fils de Bouna Ndiaye, Chef du Djoloff. Ton père a fait un premier versement de 400f pour les victimes de la guerre et comme il désespérait de pouvoir partir il m’avait adressé cette procuration pour toucher tous les mois 100 francs sur sa solde et en faire le versement à la souscription coloniale. Mais le gouverneur général a pu enfin lui donner satisfaction et il a été attaché comme adjudant interprète au Régiment de marche du 1er tirailleur sénégalais. Il va en France combattre les Allemands et d’un commun accord nous avons annulé cette procuration, il n’a plus besoin de donner de l’argent puisque peut être il versera son sang généreux pour la mère patrie. Il m’a prié de te donner ce papier pour qu’il te serve de leçon plus tard, tu verras ainsi combien le cœur de ton père était bon pour les Français. (L’administrateur, commandant le cercle de Louga 9 Septembre 1914)».
SA DIMENSION SPIRITUELLE
ADEPTE DE L’UNITÉ RELIGIEUSE AU SÉNÉGAL
MANSOUR BOUNA NDIAYE – 28 JUILLET 2008 – 28 JUILLET 2016 : TEL PÈRE, TEL FILS
« Cet homme faisait partie des premiers cadres de la coopération qui ont mis en place sous mon gouvernement les premières structures de l’économie rurale qui devait aboutir à la liquidation de l’économie de traite et à la libération de nos paysans », a rappelé Feu le Président Mamadou Dia dans un hommage à Mansour Bouna, le jour de son rappel à Dieu.
A l’image de son père Bouna Alboury dont l’identité se confond avec celle du bâtisseur, Mansour Bouna s’était engagé à la tête de la Mairie de Louga qu’il dirigea longtemps, à poser les mêmes gestes : percer des routes, apporter de la lumière, assister, épauler, aider, etc.
Fondateur du Musée d’histoire du Djoloff et de l’amitié France-Sénégal, il a reçu l’agrément de Son Illustre Père, Bouna Ndiaye Madjiguène Bassine et la bénédiction des Soufis. Son rappel à Dieu en atteste. C’était le lundi 28 juillet 2008. Son Père s’est aussi éteint un Lundi 28 juillet. Cette divine surprise est l’expression d’une sainte coïncidence qui renseignent sur la dimension cachée de celui que la presse a présenté, à son extinction, comme le Dernier Prince du Djoloff. Député à l’assemblée Nationale, la Loi Mansour Bouna a permis aux millions de musulmans sénégalais de jouir d’un lendemain de Tamkharite chômé et payé.
Bouna Alboury croyait en la liberté. Son fils Mansour Bouna « croyait en la démocratie ». Tous les deux étaient humanistes et c’est cet humanisme qui est célébré dans l’hommage que leur rendent leur famille et les fils du Djoloff.