Placé sous le thème : « L’Indépendance de la justice au Sénégal : état des lieux et perspectives de reformes », l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) tiendra les 28 et 29 de ce mois un colloque national au King Fahd Palace.
Nommé président de l’UMS au mois d’août dernier, Souleymane Teliko, dans un entretien accordé à nos confrères de « l’as quotidien », a mis un accent particulier sur les attentes de cette rencontre, avant de rebondir sur la loi portant réforme du statut des magistrats et du CSM qui sera au cœur des débats lors de ce colloque dont participeront d’éminents juges, des avocats, des représentants de la société civile et des professeurs de Droit. Pour le président de l’UMS, la question de l’indépendance de la justice est d’une actualité et d’une richesse telle qu’on ne saurait en épuiser tous les aspects même avec des centaines de séminaires, ce qui laisse clairement à dire que ceci ne serait nullement un séminaire de plus. Selon lui, plusieurs raisons portent à croire cette rencontre serait très bénéfique et rentable. D’abord, la démarche suivie pour la tenue de cette rencontre est qu’elle soit participative, inclusive et constructive. Ensuite le ministre de la justice a fait montre de beaucoup d’ouverture d’esprit. Donc avec toutes les propositions à la fois nécessaires et raisonnables qui seront faites, un pas de plus sera certainement franchi pour le bien de la justice. Toujours dans le propos du président de l’UMS, l’objectif général de cette prochaine rencontre est de susciter l’adhésion des acteurs autour de quelques propositions de réformes qu’ils jugent nécessaires pour le renforcement de l’indépendance de la justice. Et d’autre part, Souleymane Teliko dira que « l’objectif spécifique est lié au diagnostic qui ressort des journées d’études. Ces journées permettront de conforter le sentiment largement partagé chez les magistrats que, du point de vue de l’indépendance, le système sénégalais souffre de la trop grande emprise de l’Exécutif sur carrière des magistrats. Répondant à la question sur le combat de la loi portant réforme du statut des magistrats et du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), le président de l’UMS a laissé entendre que « cette loi est une source d’injustice flagrante entre des magistrats de même grade voire de même promotion. Et le plus grave, c’est le fait qu’elle instaure une précarité sans précédent dans la situation du magistrat. Or, c’est une exigence de l’Etat de droit que chaque citoyen puisse être jugé par un magistrat à l’abri de toute pression. En toute état de cause, cette question sera abordée lors du colloque ». Prévu pour les 28 et 29 de ce mois, les acteurs de la justice et du monde du Droit accompagnés par les organisations de la société civile se réuniront durant deux jours, pour dégager ensemble de nouvelles trajectoires, dont nous imaginons, seront d’un grand apport pour l’indépendance de notre appareil judiciaire, et donner un nouveau souffle aux magistrats dans l’exercices de leur fonction.
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