Souleymane Ndéné Ndiaye a lancé un appel pathétique à Macky Sall. Il a demandé au chef de l’Etat de ne pas traiter par le mépris son opposition. Pour lui, c’est au président de la République à faire le premier pas pour un dialogue sincère avec l’opposition et les syndicats.
«Notre pays vient de célébrer le cinquante-sixième anniversaire de son indépendance.
Par le passé, depuis Senghor, Diouf, Wade et jusqu’au Président Macky Sall, le 3 Avril a toujours été l’occasion pour le Chef de l’État, Chef des Armées et Père de la Nation, de s’adresser à ses compatriotes pour magnifier l’événement qui commémore un jour important pour le Pays qui, plusieurs décennies auparavant avait accédé à la souveraineté internationale. D’habitude, le Président en profite à travers des mots et des phrases rassembleurs, fédérateurs, unificateurs pour ressouder, j’allais dire rafistoler le tissu social qui a pu subir ici et là quelques fissures voire quelques déchirures. Le Sénégal a besoin de cela pour traverser le temps en ces moments de tempête où tout divise la classe politique, en ces moments où les clivages pouvoir et opposition sont si intenses et si exacerbés par les contradictions découlant de la dernière consultation référendaire que chaque fois que l’un des camps parle de l’autre, c’est pour l’invectiver ou le caricaturer pour ne pas dire plus. Je n’ai pas trouvé dans le message du Président Macky Sall ces mots qui rassemblent, qui fédèrent, qui unissent et qui décloisonnent. Le PR Macky Sall doit savoir que c’est à lui à aller vers son opposition pour asseoir un climat de dialogue sain de nature à apaiser le champ politique»
Poursuivant, l’ancien responsable libéral dira que même si on en a fini avec le référendum, d’autres élections pointent à l’horizon
. «Le Référendum est derrière nous. Le Oui a triomphé sur le Non, mais la vie continue. D’autres élections sont en vue. Elles ont plus d’enjeux que la dernière consultation. Car il s’agira d’élire des députés en 2017, de renouveler les mandats locaux en 2019 et en 2019 toujours d’élire un Président de la République. Et si d’ici là le pouvoir et l’Opposition continuent de se regarder en chiens de faïence, il est à craindre que la tension qui se perçoit dans toutes les sphères de la vie nationale vire en une bataille ouverte comme dans certains open- presse entre lutteurs d’écuries rivales. C’est pourquoi, le Président de la République doit de façon non équivoque appeler au dialogue et ouvrir des concertations larges, franches et sincères avec l’Opposition pour prévenir les problèmes qui pourraient trouver leurs fondements dans la cristallisation des positions qui ne s’explique que par des ego surdimensionnés. Le Président Macky Sall doit toujours se souvenir qu’il n’est pas que le Président de Sa coalition et de son Parti. Il est le Président de tous les Sénégalais, en l’occurrence ceux qui ont voté Oui au dernier référendum, ceux qui ont voté Non et aussi ceux qui n’ont pas voté. Il ne doit pas traiter par le mépris ses adversaires politiques. Ce serait Une grave erreur et Une première au Sénégal.
Au plus fort de leurs rivalités, le Président DIOUF a toujours tendu la main à Me Wade qui l’a souvent acceptée pour l’intérêt du Sénégal. Pourtant tout le monde sait que ces alliances contre nature n’avaient d’autres objectifs que de pacifier l’espace politique et rendre possible le dialogue et la coexistence pacifiques de personnalités que tout oppose. Les intérêts du Sénégal et les enjeux démocratiques qui en découlaient valaient beaucoup plus que leurs personnes.
Aujourd’hui ni Diouf, ni Wade ne sont plus sur la scène. Mais l’histoire retiendra qu’ils ont tout fait pour préserver la paix sociale et rendre possible le dialogue en ayant même eu recours parfois au sarcasme et à l’humour. Ce manque de dialogue ou Ce dialogue par presse interposée se voit même dans Ce qui se passe entre syndicats d’enseignants et Etat du Sénégal est assimilable en un dialogue de sourds. Lorsque le Gouvernement communique, c’est comme si Ce qu’il dit est destiné à la consommation de l’opinion publique pour la mettre en mal avec les enseignants. Et quand Ce sont les enseignants qui parlent, c’est comme si aucun point de leur plate-forme n’était satisfaite. Cela pose la nécessité pour les deux parties de s’asseoir et de discuter sérieusement en présence d’un arbitre neutre qui informera l’opinion. Il s’agira pour le Gouvernement de dire Ce qu’il peut faire concrètement, dans un an ou dans deux ans……….et de Ce qu’il ne peut pas faire du tout», a-t-il soutenu