Alors que le ministre soudanais des Affaires étrangères saluait mercredi dernier, une “normalisation” des relations entre Khartoum et Washington, les Etats-Unis ont clarifié leur position sur la venue d’Omar El Béchir, le président soudanais, à Ryad.
“Nous sommes opposés à l’invitation ou la facilitation du voyage de toute personne visée par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, y compris le président Béchir”. Telle est la position exprimée dans un communiqué par l’ambassade des Usa. Une position qui vient prendre le contre pied des déclarations du côté du Soudan qui se réjouit du fait que, Omar El Béchir va prendre part au sommet de Ryad.
“Je peux confirmer que le président Béchir (…) ira en Arabie Saoudite”, avait déjà déclaré le ministre des Affaires étrangères soudanais, Ibrahim Ghandour, lors d’une rencontre avec des journalistes à Genève.
Ce sommet verra la participation du président américain Donald Trump, qui, selon les informations, devrait y prononcer un discours sur l’islam modéré.
Omar El Béchir, président soudanais est visé par un mandat d’arrêt international, pour génocide dans le Darfour. Avec cette sortie du côté de Washington, le Numéro 1 soudanais doit réfléchir par deux fois, avant de s’entêter à effectuer ce voyage. Bien que, son ministre des affaires étrangères a confirmé le voyage. Le sommet des dirigeants du monde arabe est prévu pour ce week-end, dans la capitale saoudienne.
L’Arabie Saoudite qui accueille la rencontre est un Etat non-signataire du statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale. Et si on s’en tenait à cela, les chances de voir Omar El Béchir à Ryad est à envisager. Car, l’Arabie saoudite peut en toute liberté accueillir le président soudanais, et rien ne l’en empêche.
Encore que les deux pays entretiennent des relations cordiales en raison notamment, de la participation du Soudan, à une coalition militaire arabe sous commandement saoudien, impliquée dans la guerre au Yémen.
« Avec les Etats-Unis, les relations sont moins amicales. Même si l’administration Obama a levé certaines sanctions contre le régime soudanais, il a toutefois maintenu le pays sur sa liste des “États soutenant le terrorisme”. Une décision entérinée par l’administration Trump, qui a classé le pays sur une liste de six pays dont les ressortissants sont interdits temporairement d’accès aux Etats-Unis »; écrit les médias arabes.
Omar El Béchir, au pouvoir depuis 1989, est sous le coup de deux mandats d’arrêt émis en 2009 et 2010 par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité, et crimes de guerre, commis au Darfour. Le conflit qui dure depuis près de quinze ans a fait 300 000 morts selon l’ONU.
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