SORTIES DE YEKINI, BOMBARDIER CONTRE LE CNG…: ALIOUNE SARR VIDE SON SAC

Le président du Comité national de gestion (Cng) de la lutte, Dr Alioune Sarr, a fait face à la presse hier pour dresser le bilan d’étape de la saison, à la Maison de la presse. A l’occasion, il a évoqué la rareté des grosses affiches pour cette saison, la violence qui a secoué récemment l’arène et d’autres sujets liés à l’actualité de la lutte. Il a aussi soutenu qu’il n’y a pas de divergences entre lui, le Cng et Yakhya Diop Yekini. Concernant le titre de roi des arènes, Alioune Sarr persiste  et signe : «le comité national que je dirige n’a jamais reconnu un roi».

154 associations, 21 managers, 665 lutteurs avec frappe

«Nous avons fait la situation des licences. A ce jour, les promoteurs de lutte sans frappe sont 21. Les promoteurs de lutte avec frappe sont au nombre de 26. Les managers au nombre de 21. Les lutteurs licenciés en lutte sans frappe sont au nombre de 2037 et les lutteurs avec frappe 665. La lutte olympique compte 35 pratiquants et les associations affiliées sont 154. Une petite analyse : 154 associations, 21 managers, 665 lutteurs avec frappe cette année ; nous sommes loin des 8000 lutteurs annoncés depuis quelques années par les non-initiés».

«Le Cng ne reculera devant rien pour assainir ce milieu de la lutte tant que nous serons là»

«Nous avons constaté tristement, il y a deux semaines le retour des agressions. Ce comportement pose de nouveau le problème de la gestion des écuries et écoles de lutte. Il est impensable dans des structures bien organisées que de tels comportements puissent être. Ce n’est que dans la jungle que les gens règlent leurs problèmes de cette façon. Dans des zones dites civilisées ou organisées, ce sont les structures ou les responsables qui doivent prendre des mesures. Et je tiens à dire solennellement que le Cng ne reculera devant rien pour assainir ce milieu de la lutte tant que nous serons là. La société a des règles. Il faut savoir sanctionner,  positivement comme négativement. Il faut avoir le courage d’aller au fond et à tous les niveaux.»

Absence de Yekini aux réunions du Cng

«Je refuse de lire dans la pensée des gens. On m’a appris par mon éducation et mon métier d’avoir le sens de l’écoute, d’interroger, de comprendre avant d’agir. Et c’est la même réponse pour le cas de Bombardier. Le Cng a certainement besoin de «lifting» et vous êtes surpris et quelqu’un l’a dit, Tyson est là. Yekini en principe est toujours au Cng, de même que Gaston et Aziz Ndiaye. Peut-être il faut faire une analyse beaucoup plus poussée. Quelle est la mission du Comité national ? C’est de redimensionner la lutte sous toutes ses formes. Est-ce que les moyens suivent par rapport à la politique ? C’est là le grand débat. Combien de fois dans des échanges privés ou publics, j’ai posé le problème des moyens qui devraient accompagner la lutte ?»

«Yakhya Diop n’a montré aucun signe d’indiscipline ou de quoi que ce soit à l’égard de la structure»

«Je n’ai de problème avec personne. Mais j’ai mon franc-parler et ma façon de faire, ma façon de manager. Ceux qui appartiennent à mon équipe doivent respecter les conditions de travail de l’équipe. Mais, jusqu’au moment où je vous parle, en aucun moment, Yakhya Diop n’a montré des signes d’indiscipline ou de quoi que ce soit à l’égard de la structure. Je ne suis pas au courant de problème personnel qu’il aurait avec les membres. Nous sommes assez responsables et nous avons de la hauteur pour comprendre que quand on est dans un groupe pour défendre des intérêts, l’intérêt général passe avant les intérêts personnels.»

«Bombardier n’est pas à son rôle. On ne peut être à la fois le sportif, le manager ou le décideur»

«Aujourd’hui, C’est Bombardier, l’acteur de la lutte qui pose le problème. Ce n’est pas son rôle. Mais cela démontre la faiblesse des structures de base que nous appelons écoles ou écuries de lutte. On ne peut être à la fois le sportif, le manager ou le décideur ; il y a 154 associations affiliées au Cng, mais on constate que certains n’existent que de nom».

Malaise au Cng
«Il y a partout des malaises. Ce n’est pas grave. Nous sommes une démocratie. Au niveau du Cng, la parole est libre. Au début, on ne se comprenait pas bien, il y a eu des moments de haute tension dans la défense des idées. Mais une fois qu’un consensus est trouvé, tout le monde se met au pas. J’ai eu la chance de voir venir tous ces jeunes qui aujourd’hui sont à côté de moi. Que ce soit Yekini, Tyson ou Eumeu Sène. Je peux dire que même si ça a duré 30 secondes, j’ai participé à leur encadrement et à leur formation. Je suis heureux aujourd’hui qu’ils soient là, qu’ils aient leur liberté de parole. Ce n’est point mon problème. Ce qui est important pour moi, c’est de dire les choses en temps voulu. Jamais, moi Alioune Sarr, je ne serai à travers la presse à échanger avec mes collaborateurs.»
Reconnaissance Roi des arènes

«Le Comité national que je dirige n’a jamais reconnu un roi. Parce que pour nous, pour être le meilleur, il faut participer à un tournoi. Le Comité m’a coûté énormément de mésaventures avec certains lutteurs. Depuis plus de 15 à 20 ans, que Gaston Mbengue a installé le premier roi. Il faut aller à l’orthodoxie des choses. En football et en basket, il y a un championnat. Par contre, en lutte, il n’y en a pas. Mais est-ce que celui qui a battu tout le monde est meilleur que tout le monde ? Je ne crois pas. Que les lutteurs aient le courage de se retrouver dans des tournois annuels pour qu’on puisse, à l’arrivée, désigner un roi. D’ailleurs, c’est difficile de devenir le meilleur. Car, pour l’être, il faudra battre tous les lutteurs. Si tous les champions sont d’accord, on organisera le tournoi. Mais au premier tour, ils ne gagneront pas des centaines de millions, que ce soit clair».
Faible nombre de combats des Vip
«Depuis l’arrivée du Cng, nous avons choisi de ne pas nous impliquer dans l’organisation des combats. Pour la simple raison que nous constatons que le milieu de la lutte n’est pas trop structuré. On ne peut pas être juge et partie. Il faut que les gens soient raisonnables. Gaston Mbengue, dans une émission, a reconnu sa part de responsabilité dans ce problème. Je prie que les lutteurs gagnent beaucoup d’argent. Mais, à un moment, il y a eu une concurrence que j’appellerai déloyale entre 3 à 4 promoteurs qui ont fait flamber les prix. Ce n’était pas réel et aujourd’hui, la réalité est là. La deuxième chose est le comportement violent du milieu. Rares sont ceux qui veulent mettre leur main dans des choses non acceptables. Combien de fois j’ai interpellé les animateurs de télévision qui, lors de face à face, demandaient aux lutteurs de chauffer. Pensez-vous normal que pour vendre son combat, l’on parle d’ambulance, de morgue ? Le sport est une école. On apprend le sens de la responsabilité. Il faut que les discours et les comportements changent. Même la façon de s’habiller pose un problème.»
«je suis choqué quand j’entends dire que cette arène ne répond pas à la lutte»
«Le projet a été conçu et ficelé par le Sénégal avec des acteurs de la lutte. On commence déjà à critiquer le Stade olympique qui n’a même pas encore vu le jour. Donc c’est tout à fait normal que les gens critiquent. Mais je suis choqué quand j’entends dire que cette arène ne répond pas à la lutte. J’ai honte pour mon pays quand les gens pensent mériter des choses que nous ne méritons pas.»

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