Les dirigeants ouest-africains qui tentent de convaincre le président gambien sortant Yahya Jammeh de céder le pouvoir, le 19 janvier, à son successeur élu, Adama Barrow, ont exprimé, hier, à Banjul, l’espoir d’une sortie de l’impasse politique.
La Gambie est plongée dans une crise depuis que M. Jammeh a annoncé, le 9 décembre, qu’il ne reconnaissait plus les résultats de l’élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire.
« Le but de la visite est de rencontrer le président Jammeh, afin que tout le monde puisse s’entendre sur une feuille de route. Nous sommes plutôt optimistes que, cette fois, les discussions n’échoueront pas », a déclaré à la presse le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama.
La délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao, 15 pays) est conduite par le chef de l’Etat nigérian Muhammadu Buhari, son homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf et l’ex-président ghanéen John Dramani Mahama.
Tous trois faisaient partie d’une mission dépêchée par la Cedeao, exactement un mois auparavant, pour presser Yahya Jammeh, à la tête de la Gambie depuis 1994, de quitter le pouvoir le 19 janvier, après l’expiration de son mandat, sans succès.
Les pourparlers d’hier « sont très cruciaux, parce que c’est sur la base de ces discussions que tout le monde pourra commencer à voir quelle option envisager », a ajouté le ministre Onyeama.
A la question de savoir s’il était confiant, cette fois-ci, dans une réponse favorable de Yahya Jammeh à la demande de la Cedeao, le président Buhari a simplement lâché : « Seul Dieu le sait ». Après leur arrivée, les dirigeants ouest-africains ont tenu une première réunion entre eux, à huis clos. Ils devaient rencontrer MM. Jammeh et M. Barrow.
Outre la Cedeao, de nombreux pays et organisations dont l’Onu font pression sur Yahya Jammeh qui a saisi la justice pour faire annuler les résultats de l’élection et se dit déterminé à rester président tant qu’elle n’aura pas statué sur ses recours.
De son côté, Adama Barrow a affirmé qu’il serait investi le 19 janvier et se considérera président à compter de cette date.
Jeudi, l’avocat de M. Jammeh a déposé à la Cour suprême une nouvelle requête demandant d’empêcher la prestation de serment de M. Barrow et d’interdire au pouvoir judiciaire, aux fonctionnaires et parlementaires de l’organiser ou d’y participer.
Le Soleil.