Son immunité parlementaire est levée. Mais, Ousmane Sonko a déclaré à haute et intelligible voix qu’il ne va pas déférer à la convocation du juge du d’instruction 8e cabinet qui gère le dossier des faits de viols et menaces de mort pour lesquels il est accusé par une masseuse, Adji Sarr.
Invité de l’émission LR du Temps sur Iradio (90.3), Alioune Ndiaye, journaliste et producteur de contenus pense qu’Ousmane Sonko a le droit de résister. Mais, pour lui, c’est une résistance qui ne prospérera pas d’autant que l’Etat a les moyens de faire face. « Je ne pense pas que Ousmane Sonko ait les moyens populaires de résister à un assaut de l’Etat. La violence légitime et légale est entre les mains de ceux qui nous gouvernent. Ils ont des pouvoirs que Ousmane Sonko n’a pas. Ses partisans ne pourront jamais s’opposer à ce qu’il soit arrêté et présenté au juge d’instruction », a déclaré Alioune Ndiaye.
UNE DÉMOCRATIE SANS DÉMOCRATE
Selon lui, même si cette affaire est privée, il y a une volonté manifeste de neutraliser un adversaire politique. Ce qu’il déplore d’autant plus que, à son avis, le Sénégal ne mérite pas cela. « On pouvait rendre justice à Adji Sarr sans tout ce tintamarre là. Mais, il y a une volonté de profiter de l’affaire », insiste le journaliste qui fait remarquer que les propos du député de la mouvance Alioune Doumbourou Sow sont plus graves et il n’a pas été inquiété. « Il a appelé presque à la guerre ethnique et le parquet ne l’a jamais poursuivi. On a une démocratie sans démocrate ».
Poursuivant son argumentaire, Alioune Ndiaye a manifesté son soutien à Assane Diouf, Guy Marius Sagna et Clédor Sène qui, d’après lui, ont été arrêtés sur des bases très légères. « L’abus de pouvoir est encore plus grave dans cette affaire », a relevé le journaliste, estimant qu’une enquête minutieuse n’a pas été réalisée.
Par ailleurs, Alioune Ndiaye a estimé que la justice sénégalaise n’est pas indépendante puisque le président de la République préside toujours le Conseil supérieur de la magistrature et décide de la carrière des magistrats. En sus, le parquet dépend toujours du ministère de la Justice qui, souvent, déclenche les poursuites.
Pour sa part, Daouda Talla éditorialiste et consultant s’est également prononcé sur l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr. Selon lui, il faut qu’il ait justice dans cette affaire parce que c’est de l’intérêt de Ousmane Sonko de se laver à grande eau. Cependant, il invite la justice d’être indépendante et impartiale. Car, cette affaire ne doit pas saper la stabilité du pays.
Emedia