La nuit des décrets, la Nuit de la Révélation du Coran ou Laylatul Qadr est le Magal de Sokhna Maï Bintu Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul pour rendre grâce à Dieu.
Sokhna Maïmounatou Mbacké dite Sokhna Maï ou Badiène Maï, fille cadette du fondateur de la ville Sainte de Touba, qui depuis 1950 marquait l’événement.
En effet, Sokhna Maï opta très tôt, à la manière de ces femmes de renommée qui entouraient le Prophète Mouhammad (PSL), de calquer sa vie à la démarche de l’Envoyé (PSL). Ici, comparaison est certainement raison, car Sokhna Maï comme tout le monde le sait est fille de Serigne Touba, lequel vouait au Coran un culte particulier, comme il vouait sans aucun doute le même culte au Prophète (PSL) à qui le Message a été délivré au nom de tout l’Univers.
Sokhna Maï, a dédié toute son existence à la célébration du Laylatul Qadr, cette nuit meilleure que 1000 mois.
Sokhna Maï s’est engagée sur le chemin de son père Khadimou Rassoul qui couchait à même le sol, réservant le plus douillet de ses lits au Coran.
Ainsi Sokhna Maï a consacré un demi-siècle de son existence à la célébration du Laylatul Qadr, au raffermissement des liens entre les divers membres de la famille Mbacké où elle jouait le rôle de tante et de mère. C’est-à-dire le rôle incontournable de gardienne des valeurs et vertus sans lesquelles l’on serait très loin du chemin tracé par Cheikh Ahmadou Bamba.
Mais par-dessus tous les rôles que Sokhna Maï a pu jouer pour la défense et l’illustration du Mouridisme, la Nuit des Décrets s’impose. Parce qu’elle l’avait elle même délibérément choisie et pour elle, elle se sera dévouée sans compter.
Tout commença en cette fameuse Laylatul Qadr de 1950 où elle reçut officiellement l’aval du khalife général de l’époque, Serigne Falilou Mbacké, son grand frère, dépositaire de la charge de Serigne Touba.
Cette nuit-là en effet, Sokhna Maï avait préparé un plat de 3 poulets qu’elle alla porter à Serigne Falilou en hommage à la Nuit des Décrets, à la suprématie du Coran sur tout autre livre révélé et aussi au culte que leur père, Khadimou Rassoul vouait au Livre et au Messager (PSL) !
Serigne Falilou ému mais point surpris par le geste qui venait de la fille de Khadimou Rassoul, pria afin qu’Allah agréât un tel geste.
Il fit également cette prédiction : « Le plat de poulets deviendra le plus grand des festins… »
Cette nuit du Laylatul Qadr, Sokhna Maï l’a initiée en beauté, et la clôturée aussi en beauté, car elle se déroule à présent dans la Résidence Laylatul Qadr aux HLM de Touba. Une concession exclusivement dédiée à la célébration de la Meilleure des Nuits.
Et dernière volonté de cette femme auréolée de grâces, Sokhna Maï recommanda à sa famille réunie sur son lit de mort : « N’envisagez guère d’organiser un Magal en ma mémoire, autre que celui que je vous laisse, le Laylatul Qadr. Il me suffit amplement et moi, je me suffis à lui, totalement ».
Aujourd’hui, la famille de Sokhna Maï, Serigne Modou Mahfouz en tête avec sa sœur Sokhna Bali se font le point d’honneur de respecter cette ultime volonté à la lettre et à l’esprit. Ce sera le credo de leur vie.
Mame Bousso Bali