Le Sénégal a entamé samedi le rapatriement de 75 de ses ressortissants vivant « en situation irrégulière » au Gabon, a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
« Plus de 600 [ressortissants de pays] ouest-africains, dont 75 Sénégalais, ont été expulsés du Gabon. Nous avons pris toutes les dispositions pour les accueillir à Calabar, au sud-est du Nigeria. Ils ont quitté Libreville par bateau et sont actuellement au Nigeria », a expliqué M. Ndiaye aux députés réunis pour examiner six projets de loi relatifs à l’environnement et aux questions d’intégration régionale.
De Calabar, les Sénégalais vont se rendre à Cotonou, la capitale du Bénin, d’où « ils seront acheminés au Sénégal par bateau, par voie aérienne ou par bus », a-t-il précisé.
Pour expulser les ressortissants d’Afrique de l’Ouest, le Gabon a invoqué « une question d’insécurité » en lien avec « la menace terroriste, avec Boko Haram, qui se déploie vers d’autres pays de l’Afrique centrale », a dit Mankeur Ndiaye.
« Nous sommes en train de négocier avec des partenaires pour assurer rapidement leur transport. Le consul général du Sénégal à Lagos (Nigeria) est déjà sur place », à Calabar, a-t-il assuré, précisant qu’ »une mission dépêchée samedi à Cotonou les attend » dans la capitale béninoise.
Les dispositions nécessaires sont prises pour assurer « leur alimentation », pendant la durée du voyage, selon le ministre des Affaires étrangères.
« Le président de la République rencontre demain (mardi) le président gabonais Aly Bongo. L’expulsion de nos ressortissants sera abordée… » a dit Mankeur Ndiaye aux députés.
Les autorités sénégalaises sont « en contact avec celles du Gabon, pour trouver une solution, car c’est la deuxième fois, cette année, que des compatriotes sont rapatriés du Gabon », a ajouté M. Ndiaye, qui assure également la tutelle gouvernementale des Sénégalais de l’extérieur.
« Nous avons entamé des pourparlers avec les autorités gabonaises. Avant-hier (samedi), j’ai eu un entretien avec le ministre des Affaires étrangères du Gabon, sur la question », a-t-il poursuivi.
APS