Keyssi Bousso qui avait juré avant-hier qu’il n’y aura plus de dérogation pour aucun artiste a mis ses menaces à exécution. C’est Ousmane Seck qui en a fait les frais lors de sa soirée ce vendredi au Grand Théâtre. A 2h 30 pile, les techniciens tiraient les rideaux, laissant les fans de Ousmane Seck dans un sentiment de désolation face au spectacle inachevé.
Vendredi dernier, les fans de l’artiste Ousmane Seck ont quitté le Grand Théâtre sur une note de déception. Contre toute attente, le chanteur Ousmane Seck n’a pu chanter que 4 à 5 morceaux avant la fin de son spectacle à 2h 30 précis. «Il aurait dû venir tôt lui aussi», entendait-on certains se plaindre à la fin du spectacle, tandis que d’autres rendaient grâce de n’avoir pas claqué 20 mille francs Cfa pour obtenir des sièges Vip. «Mahalla dafa yëha niëw…» (Ndlr : Il est venu tard), «Heureusement dieundouma vip» (Ndlr : Heureusement je n’ai pas acheté un ticket Vip). «li dal mom dafa yomb» (Ndlr : C’est trop facile) constatent d’autres qui disent être arnaqués à travers de spectacle de Ousmane Seck. Suite à cet incident, l’artiste était resté enfermé dans sa loge bien gardée des siens. «Que personne n’entre !», lance une dame, visible à l’embrassure de la porte, aux gens qui s’obstinaient à voir Ousmane Seck avant de rentrer.
Se sentait-il humilié après que le Grand Théâtre a tiré les rideaux avant même la fin de son spectacle ? Reconnaît-il que c’est de sa faute parce qu’il est venu très en retard sur scène ? L’on ne saurait le dire. Toutes nos tentatives pour l’avoir sont restées vaines. En réalité à 2h 20 minutes, lorsque Ousmane Seck exécutait son dernier morceau intitulé Droits de l’homme, les rideaux mi-ouverts, mi fermés, annonçaient déjà l’option du Grand Théâtre, dont l’administrateur général avait dit juste après la sortie de Pape et Cheikh, jeudi dernier, de ne plus tolérer une minute de plus aux artistes après le temps qui leur était imparti. C’est-à-dire de 20h 00 à 2h du matin. Malgré cette fin catastrophique de son spectacle, Ousmane Seck a fait de son mieux pour assurer un spectacle digne de ce nom. A 00h 20 minutes, l’artiste vêtu de son grand boubou blanc immaculé avait fait une belle entrée en scène. Donnant le bon tempo, Ous et sa bande font danser le public dès leur entrée en scène. Après le premier morceau, ils invitèrent le public à une minute de silence en hommage au chanteur Ablaye Mbaye, décédé le lundi 9 janvier dernier.
La fratrie Seck en chœur
Tout au long de cette soirée, les membres de la fratrie Seck sont passés un a un pour chanter et souhaiter un bon anniversaire à leur frère ou père Ousmane Seck : Mapenda Seck, Kéba Seck (ses frères), Cheikh Bambaly Seck (fils de Mapenda Seck) et Mandiaye Seck (son fils) ont assuré leur part du spectacle. Ce dernier dont la voix ressemble timbre pour timbre à celle de Wally Seck a enchanté le public du Grand Théâtre avec sa reprise de Mathiou. Mame Goor Jazaaka, Yves Niang, Coumba Gawlo Seck (marraine de la soirée) et bien d’autres artistes étaient également en duo avec le frère à Thione Seck. Malgré cette belle ambiance, Ousmane Seck laisse un public contrarié pour ce spectacle inachevé et haché d’incessantes remises d’enveloppes d’argent. «Li meunou thi niakk» (Ndlr : On ne peut pas s’en passer), répondait d’ailleurs le chanteur, face aux nombreuses complaintes des spectateurs. Ces derniers, en rentrant, déversaient encore leur lot de complaintes sur Ous Band. Une bande de jeunes filles approchées disent toutes avoir apprécié la soirée, mais regrettent que ça soit fini trop tôt. Dioba Sène qui pour sa part a surtout apprécié la partition de la famille Seck dit avoir eu la chair de poule. Avant de déplorer autant que les autres la fin brusque du spectacle : «Il n’a chanté que 4 morceaux», comptabilise-t-elle amère.
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