Il y a des trains qui partent à l’heure et personne n’en parle. Les journalistes qui parlent des trains qui partent à l’heure méritent d’être félicités. Surtout dans les sites en lignes. Dans ces sites Dakar actu mérite une mention spéciale. Ses informations sont précises, rarement démenties. La langue est belle puisqu’on y parle français au lieu d’un sabir incompréhensible qu’il nous arrive de lire. Consterné. Dakar actu a aussi de grandes plumes comme Babacar Justin Ndiaye, de vaste culture, même si son propos est souvent ampoulé et n’emporte pas toujours mon adhésion. Il ne résiste ni au bon mot, ni à la citation qui n’éclairent pas souvent. C’est sa coquetterie.
Ce site tient aussi la balance égale entre le Pouvoir et l’Opposition. Il est arrivé que je sois sa « victime », c’est de bonne guerre et c’est ce qui doit faire un journal sérieux, sans parti pris définitif pour un camp ou un autre. Ce site semble avoir fait sienne cette définition de l’information : « Le droit à l’information repose sur un seul fondement : l’information est un bien public qui doit être accessible à tous et n’excepter aucun domaine de la vie économique, sociale et politique. L’exercice de ce droit ne consiste pas seulement dans le droit d’être informé, mais aussi dans le droit d’informer que revendiquent les journalistes. »
Henri Maler et Mathias Reymond – Médias et mobilisations sociales, 2007
L’information est toujours contextualisée, sans le contexte une information est aveugle. Le président François Mitterrand l’avait compris : il y a eu plus de 200 livres et des centaines d’articles écrits souvent contre lui, mais généralement fondés en raison, contextualisés et il n’ y a jamais porté plainte contre un seul média, durant les 14 ans de son mandat. C’est un exemple que nous pouvons utilement méditer. Pour ce qui me concerne je suivrai l’exemple de Mitterrand.
L’autre aspect de Dakar actu, je m’en réjouis fortement, c’est qu’il contrôle les réactions de ses lecteurs : à ma connaissance, il ne publie aucun commentaire injurieux auquel d’autres sites nous ont malheureusement habitué, en enfreignant la loi, notamment le Titre V du Code pénal, modifié récemment par la loi n°2016-29 du 8 novembre 2016
article 363 bis. – Est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 500.000 francs à 5.000.000 de francs celui qui, au moyen d’un procédé quelconque, porte volontairement atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :
· en captant, enregistrant, transmettant ou diffusant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
· en fixant, enregistrant, transmettant ou diffusant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé.
· Article 431-43. – L’insulte commise par le biais d’un système informatique envers une personne est punie d’un emprisonnement de six mois à sept ans et d’une amende de 1.000.000 à 10.000.000 francs. Cette disposition est applicable aux propos injurieux constatés dans les commentaires des articles publiés sur les sites sénégalais.
Il y a probablement d’autres sites en ligne qui respectent cette déontologie, je les confonds dans mes remerciements, malheureusement d’autres sites s’en s’affranchissent (suivez mon regard) au mépris de la déontologie et de la loi.
Le Cored doit rappeler à l’ordre les journalistes qui ne respectent pas la déontologie de leur métier (ce qui n’est pas à honneur de certains journalistes) et l’Etat sévir davantage. Aucun citoyen n’est au-dessus des lois.
Professeur Hamidou Dia, Conseiller spécial du Président de la République