lle s’appelle Sira Sylla, elle est d’origine sénégalaise. À 37 ans, elle fait partie de ces nouveaux visages de la diversité à l’Assemblée nationale, après son élection dimanche dans la 4e circonscription de Seine-Maritime, sous l’étiquette de La République en marche d’Emmanuel Macron.
Elle est élue dans l’ancien fief de Laurent Fabius. Ironie du sort, un jour de 1991, le député Laurent Fabius faisait visiter l’Assemblée nationale à Siré Sylla et ses camarades de classe de CM2. “C’était Laurent Fabius qui nous guidait, j’étais impressionnée”, raconte la député En marche, chez notre confrère France Bleu.
Siré Sylla est avocate spécialiste du droit du travail. Elle est née à Rouen et a grandi à Saint-Etienne du Rouvray (banlieue sud).
Pour en arriver à ce statut d’avocate puis de députée, Sira Sylla a dû se battre. Elle est en effet issue d’une famille modeste de 11 enfants. Son père d’origine sénégalaise était conducteur de bus. Sa mère collectait les petits boulots pour compléter les dépenses familiales.
C’est dans ce contexte que Siré Sylla, a grandi. Elle suit des études de droit à Rouen puis fait une école d’avocats à Lille. Elle paie elle-même ses études d’avocat grâce aux petits boulots qu’elle exerçait dans un fast-food durant plusieurs années, ou encore dans une école en tant qu’assistante d’éducation.
« Je n’arrivais pas à me situer à droite ou à gauche. J’ai déjà voté pour les deux camps… »
Passionnée de politique depuis son jeune âge, l’avocate est pourtant novice en politique. « Je ne me suis jamais engagée pour un parti, mais j’ai été active dans la vie associative, en en étant bénévole pour le Secours populaire ou la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) », explique a t-elle expliqué dans le journal d’Elbeuf, le 1er juin.
Sira Sylla en campagne
Avant de poursuivre : « J’ai commencé il y a cinq ou six mois, en tractant sur les marchés et cherchant des parrainages pour Emmanuel Macron, indique-t-elle. Avant cela, je n’arrivais pas à me situer à droite ou à gauche. J’ai déjà voté pour les deux camps et je suis ravie que le nouveau président dépasse ce clivage. Faire appel à des personnalités de la société civile m’intéresse également. Personne ne l’avait fait avant lui. »
« Si la France ne m’avait pas permis d’étudier, je n’en serais pas là aujourd’hui »
A l’assemblée, les Français pourraient probablement beaucoup entendre cette jeune célibataire sur des thèmes comme le droit du travail, sa spécialité. Mais ils pourraient tout aussi l’entendre sur l’éducation, thème qu’elle défendu chèrement pendant la campagne des Législatives.
« Je suis une fille de l’école républicaine. Si la France ne m’avait pas permis d’étudier, je n’en serais pas là aujourd’hui (…) Limiter à 12 le nombre d’enfants dans les classes en zone d’éducation prioritaire peut éviter d’avoir des enfants qui arrivent au CM2 sans savoir lire ni écrire. De toute façon, si on ne met pas le paquet sur la jeunesse, la France sera perdante. », expliquait Sira Sylla, durant la campagne.
Cheikh SARR, Afrique Connection