S’il vous plait, Monsieur le Président de la République, faites revenir la peine de mort !

J’ai le regret de vous annoncer que la sécurité de notre cher pays, le Sénégal, n’est plus menacée.
En réalité, elle n’existe plus.

J’ai le regret de vous annoncer que la sécurité de notre cher pays, le Sénégal, n’est plus menacée.  En réalité, elle n’existe plus.

 

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Les agressions, les enlèvements, les vols, les viols et pédophilies se multiplient de jour en jour mais le plus grave dans tout cela, ce sont les meurtres répétés.

Il ne se passe pas un jour sans que la presse ne relate un cas d’assassinat et ce, sur l’ensemble du territoire national.

L’homicide volontaire est devenu monnaie courante au Sénégal. Des individus bien identifiés (dans la plupart des cas) s’amusent à ôter la vie à leurs semblables publiquement, avec une telle froideur, une telle facilité et une telle liberté qu’aucun texte ou aucune loi ne saurait tolérer.

Qu’on ne nous dise pas que les criminels ne jouissent pas de toutes leurs facultés mentales.

Excellence,

L’abolition de la peine de mort au Sénégal date du 10 décembre 2004, ce qui est relativement récent, et la dernière exécution remonte à 1967.

L’Etat a certes l’obligation de respecter et protéger la vie humaine et le Sénégal a ratifié les textes internationaux concernant les droits humains, mais n’est-il pas temps de revoir ce passage de notre Constitution et d’annuler cette ratification ?

Des familles vivent dans la détresse car leurs fils et filles sont tués gratuitement tous les jours, sans aucune raison valable et l’hémorragie continue.

Les criminels n’ont plus peur de la prison et savent que, à défaut d’être condamnés par contumace, ils s’en sortiront avec des travaux forcés à perpétuité.

En vérité, tant qu’ils restent en vie, rien ne les arrêtera.

Les défenseurs des droits de l’homme sursauteront sûrement quand ils me liront, eux qui sont foncièrement contre la peine de mort.

Mais mon inquiétude est et demeure : pourquoi veulent-ils protéger les assassins ? La vie de ces derniers est-elle plus sacrée que celle des personnes qui sont assassinées ?

Par ailleurs, d’aucuns tenteront de comparer le Sénégal et les Etats-Unis d’Amérique, sauf qu’ils oublient que les Etats-Unis d’Amérique comptent 31 Etats qui appliquent la peine de mort.

Ce qui fait que, y contrôler les assassinats est souvent difficile voire impossible.

L’impact que la peine de mort fera au Sénégal sera beaucoup plus important que dans ces Etats grâce au grand écart qui existe entre leurs démographies et leurs superficies.

Dans un petit pays comme le Sénégal qui compte un peu plus de 13 millions d’habitants pour une superficie de 196.712 km² et grâce à la pléthore d’organes de presse qui existent, il est certain qu’exécuter les criminels publiquement stoppera définitivement les meurtres répétitifs auxquels nous assistons tous les jours, avec dépit et impuissance.

Excellence,

Vous êtes le premier magistrat de ce pays et la seule personne capable de sauver les populations face à un tel fléau.

L’heure est grave.

Pensez à ces mères, pères, frères, sœurs, fils, filles et autres membres des familles qui perdent les leurs aussi brutalement.

Les victimes sont inhumées et les coupables emprisonnés.

C’est injuste.

Dans l’espoir d’une suite favorable, j’ai l’honneur, Monsieur le Président de la République, de vous prier d’agréer l’expression de ma très haute considération.

Astou Winnie BEYE
Journaliste / Spécialiste en Communication
[email protected]

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