Dans l’affaire Sonko-Adji Sarr, ce qui est important, c’est de rester dans l’autorité de la chose jugée. La deuxième chose plus essentielle, c’est que cette décision illustre, malgré les dénégations, que le juge a été impartial. Tel est l’avis de Seydou Guèye devant le « Jury du dimanche ».
«Si on avait une justice aux ordres, on aurait peut-être eu un autre niveau de qualification pour mettre le pouvoir dans le confort. Le pouvoir ne cherche pas le confort avec la justice. Le pouvoir travaille à ce que l’indépendance de la justice soit une réalité. Il aurait été plus utile, pour le pays et pour la stabilité, que (Ousmane Sonko) fut présent au procès», dit-il.
Concernant le blocus autour de la maison du leader du Pastef, Seydou Guèye estime qu’il y a trois principes qu’on n’a pas du mal à comprendre et à partager. Quand vous vous rendez compte qu’une personne peut troubler l’ordre public ou quand vous vous rendez compte que la personne peut se retrouver en danger, il faut prendre toutes les dispositions. On constate que ces caravanes sont accompagnées de cortèges de désolations, de morts, de saccages et en toute responsabilité, il faut que l’État prenne les dispositions sur une base administrative légale, prenne des dispositions pour prévenir.
«Ce qui m’étonne avec mes amis, c’est qu’ils ont un membre de leur organisation qui dénie toute autorité de la justice, qui refuse d’aller au tribunal et qui veut se fonder sur la justice pour réclamer les droits pendant qu’on est en train d’enterrer des morts dont la plupart, pour ne pas dire tous, sont les victimes de ces appels à l’insurrection. Il faut être sérieux. Ce qui se joue est plus important que cela», peste l’invité iRadio.
Pour M. Guèye, «il faut comprendre que notre pays joue son destin au bord du gouffre. Parce qu’il s’est passé une chose dans un espace public qu’on avait l’habitude du débat politique. On est en train de changer de modèle. Depuis combien de temps vous n’avez pas eu l’occasion d’interroger un homme sur ses idées, ses propositions politiques ? Depuis combien de temps nous passons notre temps sur des histoires de procès, de viol, etc. Pendant ce temps, qu’est-ce qu’on dit et qu’est-ce qu’on fait pour les Sénégalais ? Il s’est passé une chose depuis l’arrivée du Pastef sur l’échiquier politique. On avait l’habitude du débat politique qui pouvait parfois être rugueux, rude. Il n’a jamais été un combat de lutte. Et avec l’arrivée du Pastef, il y a une sorte d’animosité haineuse qui structure aujourd’hui nos relations. Les uns voulant nous amener dans un espace irrationnel, alors que la politique, c’est s’occuper des populations, apporter des solutions. On n’est plus dans ça. Aujourd’hui, nous sommes en danger. Nous savons ce qui se passe. L’enjeu définitif et le plus important pour moi, c’est la consolidation de la démocratie et la préservation de notre modèle démocratique et de notre République. Et à ce jeu-là, nous sommes tous, pouvoir comme opposition, appelés au même champ de responsabilité».