Président de l’Union nationale des Chambres de commerce du Sénégal et candidat à la présidence de la Chambre de commerce de Dakar, l’homme d’affaires Serigne Mboup estime que ses adversaires et détracteurs n’ont pas d’arguments à lui opposer, si ce n’est son niveau d’études qu’ils évoquent à tout-va. Un débat dépassé selon lui car, le complexe du diplôme, le patron de Ccbm dit ne pas en avoir. «On a dépassé ce débat de diplôme. C’est même une insulte pour le pays. Ceux qui ont réussi dans ce pays n’ont pas de diplômes français. Ce sont les Français qui parlent de diplôme, mais les Américains disent «what can you do» ? Quand tu leur expliques, ils te disent, «just do it», explique Serigne Mboup dans un entretien à l’Observateur.
«Quand on parle des candidatures, on doit les baser sur les compétences. Il faut un dialogue d’idées et je suis prêt à défendre mes arguments. Il faut que le débat se base sur des résultats. Nous n’avons pas besoin de diplômes, mais de gens qui peuvent faire aller les choses», rectifie l’homme d’affaires qui se veut défenseur du secteur privé, d’où son interpellation à l’endroit du chef de l’Etat, du Premier ministre et du ministre du Commerce. Le représentant du secteur privé, dans un pays, doit être la Chambre de commerce, insite-t-il.
Quid des budgets des chambres de commerces dans d’autres pays de la sous-région, comparés au nôtre ? «Le Sénégal est le premier pays à avoir une chambre de commerce en Afrique de l’Ouest, en 1864, mais nous sommes les plus en retard, regrette-t-il. Le Mali a une seule Chambre avec 6 milliards de FCfa de budget. Le Sénégal a quatorze Chambres et n’a même pas un budget de 2 milliards de FCfa. Le Burkina a un budget de 12 milliards de FCfa avec une seule Chambre créée en 1948. L’Etat a plus intérêt à appuyer les Chambres, parce que ce sont ses partenaires. Il faut que le lobbying et les pressions cessent», martèle Serigne Mboup.