SERIGNE AMSA MBACKE : » AU SÉNÉGAL, ON DONNE À UN HOMME LA PLACE DE DIEU, Tout le monde devrait être habité par une peur à cause de cet hivernage qui tarde à décoller  » 

Fils de Serigne Abdou Lahad Mbacké, troisième Khalife Général des Mourides, Serigne Amsatou Mbacké a tenu, la mort dans l’âme, à livrer sa part de vérité sur trois sujets qui concernent Touba à plus d’un titre. Le Chef religieux refuse, par son silence, d’avoir une responsabilité dans ce qui adviendra de regrettable à la communauté, si certains projets prospéraient.

Dans une déclaration livrée à Dakaractu, le Mbacké-Mbacké a abordé trois axes que sont d’une part la volonté de certains chefs religieux ligués à des autorités de l’État, de mettre fin à la gratuité de l’eau à Touba, et d’autre part ces comportements de certains guides spirituels qui investissent dans des futilités, les aadiyas consentis par les disciples Mourides et enfin, cette manie qu’ont certaines personnes à déifier des créatures comme eux et à  volontairement « chosifier » le Créateur des Mondes. Ces pratiques diverses et répréhensibles à tous les niveaux ont, selon lui, peut-être provoqué la colère de Dieu qui a ainsi décidé de retenir Ses pluies.

 » AU SÉNÉGAL, ON DONNE À UN HOMME LA PLACE DE DIEU  »

D’un ton calme mais visiblement très engagé, Serigne Amsatou Mbacké Abdou Lahad s’est d’abord interessé, dans son discours,  à savoir si les hommes ( les Sénégalais)  sont véritablement conscients de ce qui ce qui leur arrive avec notamment ce retard accusé par l’hivernage. Le Mbacké-Mbacké s’est aussi demandé si les gens avaient suffisamment compris pour avoir peur,  laissant comprendre que ce retard pouvait être la résultante d’une colère Divine. Ainsi dira-t-il toutes ses inquiétudes, à ce propos.

 » Tout le monde devrait être habité par une peur à cause de cet hivernage qui tarde à décoller. Généralement c’est quand Dieu n’est pas content de ses créatures qu’Il procède de la sorte. Quand les hommes passent tout leur temps à jouer, à outrepasser les recommandations de Dieu, à ne donner vie qu’à des mondanités et à faire la promotion de la fumisterie, Dieu agit ainsi  », fulmine-t-il.

Il continue :  » Nous sommes des musulmans qui devons croire en Dieu, à Son prophète et Ses décisions et qui devons suivre le chemin qu’Il a tracé. En prévoyant d’envoyer sur terre l’être humain, tous les anges Lui avaient dit que celui-ci allait détruire le monde. Aujourd’hui, les meurtres sont fréquents tout comme l’absence de dévotion.

Le plus préoccupant dans ce cirque, c’est cet attachement démesuré aux futilités mondaines. Et malheureusement, ce sont nous les Chefs religieux qui sommes les plus concernés. Tout le monde sait que Serigne Touba avait délaissé ce bas-monde… Nos pères et ancêtres n’avaient jamais éprouvé autant de  peine pour implorer Dieu à ouvrir les vannes du ciel.  »

Serigne Amsatou Mbacké de poursuivre son réquisitoire sans jamais décélérer.  » Aujourd’hui, on a tendance à prendre des hommes pour Dieu pendant que d’autres L’ont chisifié ou réduit à un simple degré d’être humain. La place que doit occuper Dieu est donnée à un homme ou à des hommes. Alors que rien ne se fait ou ne se défait qui ne soit accordé par Dieu.  »

Rien que ces attitudes blasphématoires sont en mesure, fait comprendre Serigne Amsatou Mbacké, de compliquer la vie sur terre et de provoquer des famines. Il souhaitera que tout le monde se repentisse, pendant qu’il est encore temps.

 » CE SONT NOUS CHEFS RELIGIEUX QUI SOMMES LE PLUS EMBOURBÉS DANS LES MONDANITÉS ET AUTRES FUTILITÉS  »

Après avoir déploré le fait que les Chefs religieux se soient embourbés plus que quiconque dans les mondanités et autres futilités, Serigne Amsatou Mbacké leur fera une autre critique : celle d’investir les aadiyas consentis par les talibés dans des projets non agréés par l’Islam.

 » Les talibés, pour ce qui les concerne, sont bien dans leur rôle. Ils font tout pour leurs guides spirituels. Mais est-ce que ces guides spirituels investissent cet argent dans des entreprises acceptées par Serigne Touba et par l’islam ?  »

Il continue :  » Ce sont ces marabouts en question, qui essaient de jouer les bons offices entre le Guide spirituel et le pouvoir et qui lui font croire que la collaboration est inéluctable. Seulement, le pouvoir politique est très voisin de Satan par ses mirages qu’il a l’art de faire entrevoir. Que tout le monde se le rappelle :  Satan a fait échouer tant de gros bonnets. Limitons-nous à ce que Serigne Touba a légué. C’est largement suffisant. Nous n’avons pas besoin de l’argent de l’État. Restons dignes pour nous-mêmes. Restons-le aussi pour nos talibés qui n’attendent qu’à combler nos désirs.  »

 »MIEUX VAUT SE DÉSHABILLER QUE DE LAISSER FAIRE PAYER L’EAU À TOUBA  »

Abordant la question qui anime le plus les débats ces temps ci à Touba, Serigne Amsatou Mbacké a préféré faire une petite rétrospective. Cette question, c’est la fin de la gratuité de l’eau à Touba et la rétrospective, c’est cette réunion jadis convoquée par Serigne Saliou Mbacké. Pour  lui, mieux vaut se déshabiller que de laisser prospérer cette entreprise portée par l’État du Sénégal et soutenue par des Mbacké-Mbacké tapis dans l’ombre.

 »  Serigne Touba a tout demandé pour Touba dans Matlaboul Fawzeïni. Ce que les talibés donnent comme aadiyas est en mesure de construire plusieurs forages à Touba. Ces gens, avec des visages différents de ceux d’aujourd’hui, avaient essayé du temps de Serigne Saliou Mbacké à faire payer l’eau. C’est moi qui avais fait capoter le  projet en dissuadant le Khalife. En effet, un jour alors que j’étais hors de Touba, on m’a fait savoir que Serigne Saliou me voulait présent chez lui à 19 heures. Je ne savais pas encore que la mairie et les services de l’hydraulique avaient fini de tout planifier. Quand je suis arrivé, Serigne Fallou Touré m’a parlé d’une réunion qui devait se tenir. Je leur ai fait savoir que je n’étais pas venu prendre part à une réunion, mais que j’étais là pour répondre à une convocation du Khalife. Lorsque je me suis renseigné, j’ai su de quoi il s’agissait. C’est alors que je suis allé voir Serigne Saliou pour lui dire de ne jamais accepter de faire ce que ni Serigne Mouhamadou Moustapha, ni Serigne Fallou encore moins Serigne Abdou Lahad n’ont fait sous leur magistère. Il m’a tout de suite serré la main. C’est ainsi qu’il avait procédé à un nouveau dispatching des tâches pour maintenir le cap. Serigne Touba est encore parmi nous!  »

Le fils de Serigne Abdou Lahad Mbacké de souligner que l’État est en train de  vainement forcer la décision.  » J’ai entendu qu’ils sont en train de construire  des forages à Sadio. S’ils avaient la volonté de bien faire, ils auraient fait ces travaux au niveau de Touba Bogo…

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