À l’occasion de la journée du salaire équitable pour les femmes noires, ce lundi 31 juillet, Serena Williams a publié une tribune sur le site du magazine économique américain Elle y dénonce un écart de 17%, à poste égal, entre une femme noire et une femme caucasienne.
Pire, cet écart atteint 37% si l’on compare le salaire d’un homme blanc à celui d’une afro-américaine (contre “seulement” 20% pour une femme blanche). La championne de tennis s’est basée sur les chiffres de l’association américaine National Women’s Law Center, défenseure de l’égalité pour les femmes et les familles.
La discrimination “plus dure le Grand Chelem”
” L’inégalité salariale existe depuis trop longtemps, sans aucune conséquence, exprime Serena Williams. Et la pauvreté, la discrimination et le sexisme sont plus durs à combattre que de gagner le Grand Chelem”. Et la joueuse de tennis de continuer : “Même si elles sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures, les femmes noires seront moins bien payées que les autres, peu importe leur échelon. (…) C’est aussi vrai dans les centres urbains que dans Silicon Valley”. Et si elle avoue être aujourd’hui privilégiée, elle reconnaît également que sans sa raquette de tennis, elle ferait partie des 24 millions de femmes concernées.
“Mes collègues m’ont manqué de respect”
La pauvreté, la discrimination et le sexisme sont plus durs à combattre que de gagner le Grand Chelem
Dans sa tribune, Serena Williams revient sur son histoire personnelle. “En grandissant, on m’a dit que je ne pourrais accomplir mes rêves parce que je suis une femme, et qu’en plus je suis noire”, révèle-t-elle. La future maman explique avoir toujours dû se défendre. “Mes collègues m’ont manqué de respect et j’ai été sujette à des remarques racistes sur le court de tennis, et également en dehors”, avant d’ajouter “Ces injustices blessent encore”.
“Récupérons nos 37 centimes”
“Changer le statu quo va mener à des actions, des lois, une reconnaissance de l’employeur et encourager lesemployéesà en demander plus”. La championne de 35 ans invite les femmes de couleurs à se battre : “N’ayez pas peur et osez demander un salaire équitable. Chaque fois que vous le faites, c’est un pas en avant pour toutes les femmes”. Elle conclut en leur rappelant de ne pas se sous-estimer : “Il faut du temps pour le réaliser, et il m’en a fallu, mais nous le méritons. Je me suis longtemps répété “il faut croire en toi-même quand personne d’autre ne le fait”. Récupérons nos 37 centimes”. Serena Williams espère, à travers cet essai et son engagement, réveiller les consciences.