Le scandale du lait infantile Lactalis est suivi de près dans de nombreux pays, notamment au Sénégal où les autorités, par mesure de précautions, ont interdit la vente des produits potentiellement dangereux dès la mi-décembre.
Dans les locaux de la Direction de la consommation, il faut slalomer entre les cartons, les boîtes et les palettes de la marque Lactalis. Issa Wade dirige cette structure. Dès le 20 décembre, tous les stocks ont été saisis.
« Nous, nous n’avons pas attendu. Pour des mesures de prudence, nous avons jugé nécessaire de faire le retrait de l’ensemble des produits Lactalis supposés contaminés à la salmonelle », explique-t-il.
Au Sénégal la loi impose de vendre les produits pour les nouveaux-nés dans les pharmacies. Dans celle où travaille Madame Bow, quelques parents sont venus s’informer, notamment une maman qu’il a fallu rassurer.
« Oui, elle était très inquiète, mais puisque son bébé n’avait eu, pour le moment, il n’y avait pas de soucis », dit-elle.
Si les parents découvrent seulement les dangers potentiels des produits Lactalis, la direction de la consommation a mis en place un service actif 24 heures sur 24.
« Nous avons mis en place un numéro vert qui fonctionne en permanence, mais pour le moment, il n’y a eu aucun cas d’enfant malade provenant du lait incriminé », précise Issa Wade.
Les stocks de produits Lactalis récupérés, actuellement en cours d’analyse, seront détruits.
La salmonellose, une infection relativement fréquente
Trente-cinq bébés ont été atteints de salmonellose depuis le début de la crise des produits Lactalis en France, entraînant le retrait de plus de 12 millions de boîtes produites par la société. Malgré les rappels, plusieurs lots se sont retrouvés sur les étals. Ce scandale sanitaire met également en lumière les salmonelles, des bactéries très présentes dans la nature, à l’origine de maladies le plus souvent bénignes, mais qui peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des plus fragiles.
On trouve les salmonelles en grande majorité dans le tube digestif des animaux. Elles font partie de ce qu’on appelle le microbiote intestinal. Ces bactéries survivent à basse température et même à la congélation. En revanche, la cuisson leur est fatale.
C’est pour cette raison qu’on en retrouve notamment dans les réfrigérateurs et sur les aliments froids. De bonnes règles d’hygiène permettent de s’en débarrasser, mais il peut arriver d’en ingérer.
C’est pour cette raison que les infections dont elles sont responsables, les salmonelloses, sont relativement fréquentes. Généralement bénins, les symptômes sont proches de ceux de la gastro-entérite : diarrhées, fièvres, et crampes d’estomac.
En général, quelques jours et beaucoup d’eau suffisent à s’en débarrasser. En France, environ 2 000 personnes en souffrent chaque année et s’en remettent très bien.
Les choses peuvent cependant être plus compliquées pour ceux dont le système immunitaire est fragile, comme les nourrissons ou les personnes âgées. La salmonellose peut alors provoquer une septicémie, une infection grave due à une réponse inappropriée du corps face à l’attaque bactérienne.
Si l’infection est prise en charge suffisamment vite, il y a peu de risques d’en mourir. Les 35 bébés qui ont contracté la maladie en France depuis le début de l’affaire Lactalis sont aujourd’hui tous en bonne santé.
RFI.FR