75% des jeunes Sénégalais âgés de 15 à 35 ans souhaitent quitter le pays dès qu’ils en auront l’occasion selon l’enquête réalisée par le département des sciences humaines de l’IFAN.
Déjà, il faut savoir que les jeunes de 15 ans à 35 ans représentent le tiers (1/3) de la population du Sénégal et 72 % de sa population active.
Ça veut dire quoi concrètement ?
C’est simple, 3 jeunes Sénégalais sur 4 ne veulent pas rester au Sénégal. Malgré l’espoir qu’aurait dû suscités le Plan Sénégal Émergent (PSE) ou encore les découvertes de pétrole et de gaz, en réalité, le miracle sénégalais ne semble pas s’opérer sur ces jeunes. Le danger de l’émigration sauvage que nous connaissons tous ne les effraie pas plus que l’idée d’affronter les réalités locales une minutes de plus.
Mais dans les faits, qu’est-ce qui leur est offert à ces jeunes? Un système d’éducation non inclusif de par sa langue et son format, des traditions souvent en inadaptation avec leur temps, un grand désert d’opportunités de formations et d’emplois décents, une incapacité d’accès au crédit pour entreprendre et être indépendant entre autres malédictions. Et pour soulager le tout, ils sont constamment pris pour des cons par leurs élus qui se servent de leurs voix, élection après élection avec des promesses alléchantes dont ils ne voient jamais les fruits. Ils finissent ainsi tous par tourner en rond sans pouvoir se sortir de cette boucle infernale.
À leur place, il est fort probable que je veuille aussi me barrer de ce pays!
Les jeunes n’ont pas pour ambition de ne travailler que pour réparer les erreurs de leurs dirigeants. De manière simple ils ne veulent pas payer des pots qu’ils n’ont pas cassés.
Ils rêvent d’un monde, que ces vieux aux commandes ne pourront jamais bâtir s’ils se refusent à la impliquer davantage dans sa construction. Ils ne peuvent donc plus être exclus des discussions et décisions qui dessinent leur futur et qui visiblement ne sont toujours pas en harmonie avec leurs aspirations.
Un pays peut toujours se relever après un grand choc, mais quand il perd l’espoir de sa jeunesse, c’est là un signal fort devant lequel nous sommes obligés de réfléchir et d’agir ensemble. L’espoir est l’essence de la jeunesse. L’en priver, serait accepter de la voir s’éparpiller ou s’éteindre.
Honnêtement ces données sont pour moi à la fois honteuses et effrayantes pour le Sénégal et devraient rapidement provoquer un débat national à travers tous les médias pendant les jours semaines, et mois à venir afin d’amener les décideurs, les experts et les mouvements de jeunes à s’entendre et à développer une politique de jeunesse appropriée et efficace dans la durée.
J’invite donc tous ces acteurs à se lancer dans le débat avant les prochaines échéances électorales.