’eau est devenue une denrée rare au Sénégal avec l’avènement de Sen’Eau. Depuis un certain temps, beaucoup de quartiers de Dakar et de la banlieue font face à des coupures d’eau. Ou des perturbations liées à la distribution. Et pour couronner le tout, les consommateurs voient parfois leurs factures monter en flèche alors qu’ils peinent à avoir de l’eau en quantité suffisante. La Sen’Eau est au banc des accusés. Pour se faire entendre, des sénégalais se sont organisés et compte attaquer la société de distribution d’eau en justice. Mais pendant que les sénégalais galèrent, le ministre de l’eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, est abonné absent.
La distribution de l’eau est un véritable casse-tête au Sénégal. Il ne se passe plus un seul jour sans qu’il n’y ait de problèmes dans la distribution. Des quartiers entiers restent des jours sans voir le liquide précieux dans leurs robinets. Et quand l’eau est là, il arrive qu’elle soit de mauvaise qualité, nauséabonde et rougeâtre. Et avec tous ses manquements, les consommateurs se retrouvent avec des factures très salées. Les sénégalais qui n’en peuvent plus, ont décidé de régler le problème à leur manière en s’attaquant directement à la Sen’Eau.
En effet, deux organisations pour la défense des consommateurs, ont annoncé une plainte contre la nouvelle société Sen’Eau chargée de distribuer de l’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine du Sénégal. Et selon ces organisations, la Sen‘Eau a failli à ses missions. En effet, des perturbations sont notées dans la distribution de l’eau dans plusieurs localités du pays. Certaines zones ont même pris des décisions radicales. A Mbacké et Ouest Foire, les habitants ont décidé de ne plus payer de factures. Des collectifs ont été aussi mis en place dans tous les quartiers pour porter le combat pacifique en plus de sit-in devant les agences de Sen’Eau.
La Sénégalaise des eaux (SDE), après 23 ans de présence au Sénégal, a cédé sa place à la Sen’Eau. Mais depuis lors la nouvelle société qui assure l’exploitation et gestion du service public de l’eau a montré ses limites. Le contrat d’affermage de 15 ans signé par Suez devait permettre d’assurer un approvisionnement en eau potable, en zone urbaine et péri-urbaine, à la population. Mais ces engagements peinent à être respectés car beaucoup de localités font face à des pénuries récurrentes d’eau. Il ne se passe plus un seul jour sans que des personnes décrient la gestion de cette entité.
Mais pendant que les sénégalais courent pour avoir une eau suffisante et qui coule à flot, nos autorités sont abonnés absents. Alors que les consommateurs sont assoiffés, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement s’est emmuré dans un silence de cimetière. Serigne Mbaye Thiam n’a pipé mot de la situation actuelle. La souffrance des sénégalais ne semblent pas l’ébranler. Son silence et son absentéisme ne passent pas inaperçus. Beaucoup de sénégalais se demandent réellement à quoi sert-il ? Dans un pays normal, le socialiste aurait dû rendre le tablier ou prendre les mesures qu’il faut par rapport à la société de distribution qui peine à satisfaire les populations.
Avec cette 3ème vague et la Tabaski qui pointent le bout de leur nez, les sénégalais ont besoin de tout sauf de problèmes dans la distribution de l’eau. Le président Macky Sall qui a récemment inauguré la 3e phase de l’usine de traitement de Keur Momar Sarr, aurait dû d’abord régler ce problème qui perdure. Dans un pays normal tout ce beau monde aurait dû rendre compte. Mais on est au Sénégal, un pays à part.