Lundi, le président américain a déclenché la colère de la presse américaine en l’accusant, sans demi-mesure, d’avoir passé sous silence certains attentats. La Maison Blanche a ensuite diffusé une liste de 78 attaques.
Ce sont des accusations graves. Lundi, devant des militaires de la base de MacDill, à Tampa, en Floride, le président américain Donald Trump a lancé une nouvelle charge contre les médias. Cette fois, il les a accusés d’être « malhonnêtes », et de « ne pas couvrir » certains attentats. Mystérieux, le milliardaire américain a ajouté: « Ils ont leurs raisons et vous le savez bien ». Une phrase aux accents de théorie du complot, que le président n’a associée à aucun exemple concret. Dans l’après-midi, son porte-parole Sean Spicer a précisé, devant des journalistes, que le président n’évoquait pas des attentats « passés sous silence », mais « pas suffisamment couverts ». « Il estime que certains médias ne couvrent pas ces événements de la même façon que certains autres », a ajouté le proche du président, dans des propos là aussi très flous.
Attentats de Paris, Nice, Orlando…
Un peu plus tard dans la journée, plusieurs médias dont la chaîne CNN et le journal The Guardian ont reçu une liste, éditée par la Maison Blanche et comportant de nombreuses fautes d’orthographe, qui énumère 78 attaques terroristes qui n’auraient pas reçu la bonne couverture médiatique, selon l’administration Trump. On y retrouve les fusillades de San Bernardino et d’Ottawa, la tuerie de la boîte de nuit d’Orlando et les attentats de Paris et de Nice, mais aussi l’attaque de Sydney et celle du marché de Noël de Berlin. Des attentats pourtant traités par les médias américains, mais aussi à l’échelle mondiale. Cette liste avait été demandée par des journalistes américains, à la suite des propos du président. Le Guardian rapporte qu’après avoir promis de la diffuser rapidement, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, avait ajouté, une nouvelle fois de façon énigmatique: « Il y a plusieurs cas… Il y a de nombreux cas recensés, dont je ne pense pas qu’ils aient reçu la couverture qu’ils méritaient ». « Je sais que nous avons couvert les attaques. Je le sais, j’étais sur le terrain pour couvrir nombre d’entre elles », s’est énervé à l’antenne Anderson Cooper, un journaliste de CNN. Il a illustré ses propos avec une succession d’images de lui, à Orlando, Ottawa, San Bernardino, Paris.