SECOUSSE – Un puissant tremblement de terre a secoué le centre de l’Italie dans la nuit du mardi 23 au mercredi 24 août. Le Premier ministre italien Matteo Renzi assure mercredi soir que le séisme a fait au moins 120 morts.
Un bilan dramatique. La terre a tremblé, dans la nuit du mardi 23 au mercredi 24 août, à dix kilomètres de Norcia, une ville de la région d’Ombrie, à quelque 150 kilomètres au Nord-Est de Rome, selon l’Institut américain de géologie (USGS) et l’Agence France Presse. Plus généralement, ce sont les régions des Marches, des Abruzzes et du Latium qui sont touchées. L’épicentre n’a été localisé qu’à 4 kilomètres de profondeur, selon les médias italiens, et la première secousse est intervenue à 3h36 du matin.
L’USGS, qui a assorti son annonce d’une alerte rouge, a fait état de sept répliques, d’une magnitude comprise entre 4 et 5,5. Les secousses ont été ressenties jusqu’à Rome, la capitale du pays. Les dégâts sont multiples. Du côté d’Arquata, Accumoli et Amatrice, des petites communes situées près de l’épicentre, on déplore l’écroulement de nombreux bâtiments.
Un bilan humain incertain
S’agissant du bilan humain, il reste pour le moment provisoire. La protection civile italienne avait d’abord fait état de 38 morts, dont plusieurs enfants et de très nombreux disparus. Le bilan avait ensuite été revu à la hausse en début d’après-midi, avec au moins 73 morts. Le chef du gouvernement du pays, Matteo Renzi, a finalement évoqué lors d’une conférence de presse en fin de journée un drame encore plus meurtrier : « Il y a au moins 120 vies détruites et ce n’est pas un bilan définitif », a-t-il déclaré.
Le nombre de blessés est pour l’instant difficile à chiffrer. Le plus grand nombre de victimes a été recensé à Pescara del Tronto, commune qui dépend d’Arquata dans la région des Marches, où dix personnes ont perdu la vie, a indiqué la protection civile régionale. Le chef de la protection civile italienne Fabrizio Curcio s’est cependant refusé jusqu’à présent à fournir un bilan officiel, jugeant que c’était encore prématuré.
Des opérations de secours difficiles
Six habitants de la commune d’Amatrice, dans la région du Latium, proche de l’épicentre du séisme, ont également été retrouvés sans vie dans les décombres, selon le président de la région du Latium, Nicola Zingaretti. De son côté, le maire d’Accumoli a décrit une ville à moitié détruite et fait état de deux morts et d’au moins quatre personnes prisonnières des décombres. « La ville n’existe plus », a-t-il notamment témoigné auprès de la Raie.
Les conditions d’intervention des secours s’avèrent difficiles sur place, en raison notamment des dégâts subis par les voies d’accès aux communes touchées. le maire d’Accumoli, particulièrement touchée, a ainsi déploré l’arriver des premiers secours après 7h30, soit quatre heures après le séisme destructeur. En milieu de journée, quelque 500 secouristes étaient à pied d’oeuvre pour tenter de venir en aide à la population.
Des drames et des miracles
« Ma soeur et mon frère sont sous les décombres, nous attendons les secouristes mais ils n’arrivent pas jusqu’à eux », a confié à l’AFP Guido Bordo, 69 ans, qui a trouvé refuge près d’Accumoli, « Ils ne donnent aucun signe de vie, on n’entend que leurs chats », a-t-il déploré.
D’autres ont eu plus de chance, à l’image de deux jeunes frères de 4 à 7 ans qui ont été retrouvés vivants, grâce à leur grand-mère chez laquelle ils logeaient. Avec leur mamie, les garçonnets se sont réfugiés sous un lit. La femme, elle, était toujours sous les décombres plusieurs heures après le séisme mais répondait à l’appel des sauveteurs.
Le pape François a interrompu sa traditionnelle audience générale hebdomadaire, se disant « bouleversé » par ce tremblement de terre. Il a également exprimé sa « grande douleur, sa solidarité avec toutes les personnes présentes sur les lieux ». Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a de son côté annulé son déplacement programmé jeudi à Paris, où il devait participer à une réunion des socialistes européens.