Le jeune-apprenti chauffeur Modou Ngom est accusé d’avoir conduit une déficiente mentale dans un bâtiment en construction à Sébikotane pour abuser d’elle. Ayant des suspicions, le témoin Kardiata Wone, qui a constaté que la pauvre femme suivait le jeune homme, a avisé son voisin tailleur Mor Guèye. A la sortie du jeune apprenti de la maison en construction en compagnie de la déficiente mentale qui avait les habits tachés de sang, les jeunes du quartier l’ont attrapé pour le conduire à la gendarmerie de Diamnadio. Dans une vidéo présentée à la barre par le témoin Mor Guèye, la victime reconnaît avoir eu des rapports sexuels plusieurs fois avec l’accusé. « Depuis un an, quand il réclame, je lui donne comme il le veut » a déclaré la victime. D’après son mari qui versait des larmes à la barre, sa femme est malade depuis 2003. Le substitut du procureur, lui, a assuré que les témoins présents à la barre ont pris le jeune homme en flagrant délit. Quant au médecin, il a fait état de lésions vulvaires récentes. La gendarmerie a trouvé des traces de s****e sur la culotte du prévenu. Selon le ministère public, il ne fait aucun doute que la conjonction a eu lieu d’après les déclarations des témoins et le constat du médecin. Il a requis 10 ans de prison ferme contre le prévenu. Son avis n’est pas partagé par l’avocat du prévenu selon qui, s’agissant de viol, personne n’a assisté à la conjonction des rapports sexuels, le seul élément dont dispose l’accusation étant les déclarations des témoins. Par conséquent, les faits ne sont pas imputables à Modou Ngom. D’après Me Anta Mbaye, on doit donner du crédit aux déclarations du prévenu qui a nié avoir violé la plaignante depuis l’enquête préliminaire jusqu’à la barre. « Les faits ne sont pas établis. Il y a le doute donc il y a une forte suspicion d’erreur », a soutenu la robe noire. Et Me Anta Mbaye pointe du doigt l’état qui ne protège pas les déficientes mentales. « C’est terrible de condamner un jeune de 20 ans qui n’est pas coupable », a mis en garde la conseillère du prévenu. Elle a plaidé pour le renvoi de son client des fins de la poursuite et la relaxe au bénéfice du doute à titre subsidiaire. « La justice n’est pas faite pour distribuer des peines », a-t-elle conclu.
Au final, le tribunal a suivi la défense dans sa demande et a relaxé le prévenu au bénéfice du doute. Assurément, le jeune apprenti-chauffeur peut remercier dieu et son avocate de l’avoir tiré d’une si mauvaise passe…