La présidente de l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) a été remplassé de sa poste par Seynabou Ndiaye Diakhaté. Pour motif le Chef de l’Etat a prétexté la fin du mandat de la dame de fer.
Cette situation avait d’ailleurs poussé d’éminents juristes à se prononcer sur la question. Ainsi le professeur Jacques Mariel Nzouankeu avait alors soutenu que le mandat commençait à courir après la prestation de serment, mais d’autres estimaient que le mandat commence à courir dès la nomination. Quoi qu’il en soit, tout porte à croire que le Chef de l’Etat avait hâte que la Présidente de l’Ofnac quitte le poste et la lettre Nafi ngom Keita adressée au Chef de l’Etat avant son remplacement le démontre à suffisance.
En effet, à cause de ses rapports qui accablent beaucoup de dignitaires du régime de Macky Sall, Nafi Ngom Keita semblait s’assoir sur une siège éjectable et elle le savait bien. C’est pourquoi d’ailleurs, bien avant de recevoir le décret lui notifiant la fin de sa mission, Nafi Ngom Keïta a pris la précaution d’adresser une lettre à Macky Sall pour lui notifier qu’elle n’a commis aucune faute dans le cadre de sa mission et n’a pas failli à son obligation de loyauté envers les institutions de la République.
Dans cette missive intitulé « Date d’échéance de mon premier mandat à la présidence de l’OFNAC », Mme Keïta qui semble bien maitriser les textes de loi fait savoir au Chef de l’Etat que son mandat a commencé à courir après sa prestation de serment le 27 mars 2014. Ainsi l’ancienne patronne de l’OFNAC estime qu’à compter de cette date, son premier mandat de trois (3) ans arrive à échéance le 26 mars 2017.
Néanmoins, celle là qui était convaincu que le Chef de l’Etat est dans une logique de le démettre de son poste avait tout de même précisé les causes de cette orientation de Macky Sall tout en précisant qu’elle ne saisierait pas la Cour suprême sur la question. En effet, explique-t-elle dans sa lettre, le Chef de l’Etat l’avait faite des propositions de nomination aux fonctions de Ministre, Ambassadeur, Commissaire de l’UEMOA, Vice-gouverneur de la Banque centrale, les 24 et 28 novembre 2015 et le 10 mai 2016, en échange de son départ de l’OFNAC. Mais elle a respectueusement décliné les propositions du Chef de l’Etat préférant rester sur ce poste ou le cas contraire être réintégré dans son corps de profession.
A ceux qui lui suggèrent de saisir la Cour suprême pour « excès de pouvoir », suite à la publication du décret notifiant l’interruption de son mandat, Nafi Ngom Keïta qui n’est pas convaincu de volonté de certaines autorités à s’engagerdans la recherche de la bonne gouvernance a expliqué, avant même la sortie dudit décret, les raisons pour lesquelles elle renoncerait à un tel recours.
Ainsi, elle écrit : « Je m’abstiendrai de saisir la Cour suprême pour excès de pouvoir car, son Premier Président qui est sensé recevoir mon recours, est en désaccord avec l’OFNAC, parce qu’il s’abstient de faire sa déclaration de patrimoine comme du reste vos Ministres, Conseillers. Quand je vous en ai rendu compte, vous m’avez demandé de le laisser tranquille, alors qu’il est assujetti à la déclaration de patrimoine en sa qualité d’ordonnateur, dont les opérations annuelles dépassent le montant d’un milliard de F.CFA fixé par la loi n°2014-17 au 02 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine », s’explique Mme Keïta.