Santé publique : Les prix des anticancéreux vont baisser de 10 à 60%

Awa Marie colle Seck

Une demande persistante des malades du cancer vient d’être satisfaite. Il s’agit de la baisse des prix des médicaments anticacéreux. La révélation a été faite hier par le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Les malades du cancer vont pousser un ouf de soulagement avec la baisse annoncée des prix des médicaments destinés à prendre en charge ces maladies chroniques. « Aujourd’hui avec des négociations que nous avons menées au Sénégal et à l’étranger, nous avons pu obtenir, pour le secteur public, des réductions importantes qui vont de 10%  à 60% », a annoncé le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Le Pr. Awa Marie Coll Seck s’exprimait lors de la réception de l’Unité mobile de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus offerte par la Fondation Bank of Africa (Boa) et la Jeune chambre internationale de Dakar.
Au-delà des patients, cette nouvelle devrait également réjouir toutes les personnes qui se sont régulièrement mobilisées pour que les anticancéreux connaissent une baisse. Le traitement des cancers étant hors de portée aussi bien pour les malades que pour leurs familles. « Le traitement des cancers est onéreux. Il ruine les familles. Certains sont obligés de vendre leurs maisons, terrains pour se soigner, car les médicaments coûtent cher », avait déclaré le Pr. Mamadou Diop, directeur de l’Institut du cancer de l’Hôpital Le Dantec dans une interview accordée au Soleil. C’est dans ce sens que se situent également les complaintes de la dame Amssatou Mboup dans un article paru dans une de nos éditions. « Tous les membres de ma famille ont participé à ma prise en charge. Je ne sais plus devant quelle porte frapper. C’est compliqué », s’est-elle désolée. Avec la difficulté, pour la quasi-totalité des malades, d’accéder à une prise en charge adéquate, la subvention des médicaments anticancéreux a ainsi été réclamée à cor et à cri. « Il faut subventionner les médicaments anti-cancéreux. Car une chimiothérapie peut coûter entre 500.000 et un million FCfa. Mais, il y a des cancers -comme celui du col de l’utérus- qu’on peut prévenir. A ce niveau, on peut s’appuyer sur les districts sanitaires, former les sages-femmes, infirmiers chefs de poste », avait plaidé le Pr Diop.
Mme Mboup dont l’opération du sein gauche a coûté plus de 400.000 FCfa, sans compter les médicaments et les autres examens, avait insisté sur l’urgence pour l’Etat de venir en aide aux cancéreux. Ses propos sont corroborés par le malade El Hadji Oumar Dramé, âgé de 50 ans : « Tous les 15 jours, pendant 12 fois,  je dois renouveler une ordonnance dont le montant s’élève à 320.000 FCfa. Je n’ai pas ces moyens. Si l’Etat ne me vient pas en aide, je risque de mourir ici ».
C’est pour soulager les ménages dans le fardeau que constitue la prise en charge de maladies comme le cancer, que le Pr Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale s’était engagée à mener des négociations pour que les prix des molécules anticancéreux soient revus à la baisse. « C’est dans ce cadre qu’un travail a été fait avec la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) et la Direction de la pharmacie et du médicament pour pouvoir diminuer le coût des médicaments contre les cancers », a déclaré Mme Seck.
Rappelons que, selon des statistiques datant d’au moins 5 ans, le nombre de nouveaux cas de cancer était estimé au Sénégal à 20.000 chaque année, avec un taux de mortalité estimé entre 70 et 80%. « Rien qu’à l’Institut du cancer de l’Hôpital Le Dantec, on enregistre à peu près 1000 cas de cancer par an. Ces chiffres sont inquiétants », avait alerté le Pr. Mamadou Diop, directeur de l’Institut du cancer de Dantec.

Le Soleil

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