Ce condiment aujourd’hui utilisé en cuisine est connu et apprécié depuis l’Antiquité pour ses vertus santé. A votre tour de les découvrir.
Pour mieux digérer
Adieu ballonnements, gaz et autres inconforts digestifs ! La moutarde possède une double action : elle stimule la production de salive et de sucs gastriques, favorisant ainsi la décomposition des aliments ingérés. Et parce qu’elle renferme des composés soufrés aux propriétés antiseptiques, elle limite la fermentation intestinale, luttant contre l’aérophagie.
Le bon usage : Ajouter une cuillerée à café de ce condiment dans vos plats suffit à améliorer la digestion. Vous pouvez également vous préparer une boisson chaude en laissant infuser 5 g de fleurs de moutarde dans 250 ml d’eau frémissante pendant 5 min. A boire en prévention 1 h avant un repas bien copieux ou dès les premiers symptômes d’inconfort.
Pleine de vitamines
Si vous vous sentez à plat, ruez-vous sur votre pot de moutarde ! Vous y gagnerez une flopée de vitamines et de minéraux, sources d’énergie. Parmi eux, la vitamine C qui, en plus de renforcer nos défenses immunitaires, favorise l’absorption du fer, un nutriment antifatigue qui nous fait très souvent défaut. C’est également une excellente source de vitamine B9, qui contribue au bon fonctionnement du système immunitaire et participe à la fabrication des globules rouges, de vitamine B2, antifatigue, et de vitamine B6, l’alliée d’un système nerveux équilibré. Côté minéraux, la moutarde nous apporte du calcium, indispensable à une ossature solide (91,2 mg/100 g), du magnésium, antistress (77,9 mg/100 g), du phosphore, énergisant (196 mg/ 100 g), ainsi que du fer (3,83 mg/100 g).
Le bon usage : Incorporez ce condiment à vos plats. En sauce, il se marie parfaitement avec les viandes rouges et blanches, les poissons tels le cabillaud et le maquereau, ainsi que les crustacés comme les crevettes. C’est aussi la petite touche en plus dans une sauce vinaigrette ou une mayonnaise. Mais attention, en raison de son acidité, la moutarde est à utiliser avec modération si vous souffrez d’ulcère gastrique.
Chaleur assurée
Vos pieds et vos mains sont gelés ? Vous êtes parcouru de frissons ? Pour vous réchauffer, troquez plaid et grosses chaussettes contre une dose de moutarde. Ses graines renferment une huile qui active la circulation sanguine, provoquant un bienfaisant afflux de chaleur dans tout le corps.
Le bon usage : Massez vos pieds et vos mains avec quelques gouttes d’huile de moutarde. Pas d’inquiétude, elle n’a pas d’odeur. Rapidement, une vague de chaleur se fait sentir dans vos extrémités. Autre utilisation possible : dans un bain de pieds. Broyez une cuillerée à café de graines de moutarde avec un mortier et jetez-les dans une bassine d’eau chaude, dans laquelle vous n’aurez plus qu’à tremper vos petits petons glacés durant 10 min. En cas de refroidissement généralisé, versez une cuillerée à soupe de farine de moutarde ou de graines broyées dans 200 ml d’eau, mélangez et ajoutez cette préparation à votre bain chaud. Barbotez 20 min.
Bonne pour les voies aériennes
Nez qui coule, voix enrouée, quinte de toux… mettez un terme à ces symptômes grâce à la farine de moutarde. Ses atouts ? Elle renferme de la myrosine et de la sinigrine, deux composés soufrés aux effets anti-infectieux. En prime, l’afflux de chaleur qu’elle provoque décongestionne les voies aériennes.
Le bon usage : Préparez-vous un cataplasme. Dans un bol, délayez deux cuillerées à soupe de farine de moutarde avec de l’eau tiède, jusqu’à obtenir une pâte lisse. Appliquez une gaze ou une couche de vaseline sur votre poitrine et, par-dessus, étalez le cataplasme à la moutarde, avant de le recouvrir d’une seconde gaze. Gardez-le 10 min. Ça chauffe ? C’est normal. En revanche, si vous ressentez des brûlures ou une irritation de la peau, retirez-le sans tarder. Attention, le cataplasme est déconseillé chez l’enfant de moins de 15 ans, car les sensations de chaleur peuvent être désagréables.
Une assurance santé
La moutarde renferme des caroténoïdes aux propriétés antioxydantes, ainsi que des glucosinolates, des molécules contenant du soufre qui agissent en synergie pour neutraliser les radicaux libres avant qu’ils n’endommagent nos cellules saines. Ce duo contribue à limiter le développement de certains cancers, dont ceux du sein, de l’utérus ou du côlon. De plus, parmi ces caroténoïdes figurent la lutéine et la zéaxanthine, deux actifs qui préviennent les maladies oculaires, en particulier la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et la cataracte. Enfin, sa richesse en antioxydants en fait une alliée pour prévenir les maladies cardio-vasculaires.
Le bon usage : Le mieux, c’est encore de la manger ! N’hésitez pas à imaginer différentes façons d’en consommer toute l’année : une cuillerée à café ajoutée dans un potage, une sauce gribiche ou une béchamel, des feuilletés apéritifs, un chutney de figues… Essayez-la aussi dans un fond de tarte, avant d’étaler dessus différents légumes. Enfin, découvrez-la en version sucrée : une petite touche dans une salade de fruits, une tarte, des biscuits ou une chantilly apporte un petit goût piquant très original.
Un excellent antalgique
La moutarde est souveraine pour venir à bout du mal de dos, des douleurs articulaires ainsi que des règles douloureuses. Son secret ? Grâce à la chaleur qu’elle génère, elle apaise les inflammations et exerce des effets antalgiques et décontracturants. Elle aide également à limiter les courbatures : en effet, ses composés soufrés possèdent une action détoxifiante qui favorise l’élimination de l’acide lactique dans les muscles.
Le bon usage : Au choix, versez une cuillerée à soupe de graines de moutarde dans 200 ml d’eau chaude, laissez refroidir la préparation, imprégnez-en un linge et appliquez-le sur la zone douloureuse durant 10 min. Ou préparez-vous un cataplasme en mélangeant une dose de farine de moutarde à deux doses de farine de blé, avant de délayer le tout dans de l’eau tiède. A étaler sur la zone douloureuse préalablement recouverte d’une gaze et à garder 10 min, sauf si vous ressentez une brûlure ou une irritation.
LA MOUTARDE, C’EST CHOU ! A l’origine de la moutarde, il y a une plante qui appartient à la grande famille des crucifères, au même titre que le chou, le brocoli et le chou-fleur. Le sénevé a l’apparence d’une longue herbacée aux feuilles vert vif et aux fleurs jaune éclatant. Il pousse traditionnellement dans le bassin méditerranéen et ce sont les graines qu’il donne que l’on retrouve préparées en condiment avec du moût de vin, du vinaigre ou du verjus. C’est à ces graines que la moutarde doit tous ses bienfaits santé. Ce sont elles qui, broyées, produisent de la farine de moutarde. Et c’est aussi d’elles que l’on extrait l’huile bienfaisante, utilisée entre autres dans la cuisine indienne.
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