Auteur d’un livre-témoignage sur la crise ivoirienne de 1999 à 2002, Sanogo Ousmane Kader, acteur de premier rang, dit vouloir rétablir la vérité sur cette page noire de l’histoire ivoirienne. Il était face à la presse ce mardi 18 juillet 2017, à la Maison de la Presse d’Abidjan-Plateau. Chapelet de révélations troublantes qu’il jure véridiques, son œuvre intitulée « La vraie histoire de la rébellion ivoirienne » laisse sans voix.
Le financement de la rébellion armée de 2002 a été donné par Mouammar Kadhafi, l’ancien guide libyen, à Blaise Compaoré. Sanogo Ousmane, qui se présente comme un compagnon de lutte du sergent Ibrahim Coulibaly (IB) l’affirme sans sourciller. Selon ses dires, relayés notamment par nos confrères de Linfodrome, ce seraient près de 60 milliards de FCFA qui auraient été remis à l’ex-président burkinabè, qui était en charge l’exécution du projet de renversement du pouvoir Gbagbo.
« Mais Blaise n’a donné que deux milliards à IB. Si tout l’arsenal de guerre que Kadhafi nous a donné, on rentrait avec ça à Abidjan, Gbagbo tombait sur le champ. Ce sont ces armes que Compaoré a pris pour suréquiper son armée au Burkina. Kadhafi donne de l’argent et Blaise Compaoré bloque, voilà la grande pomme de discorde entre IB et Blaise Compaoré », confie-t-il.
Poursuivant sur sa lancée, “l’écrivain délateur’’ affirme que Guillaume Soro n’a pas joué le rôle qu’on lui prête dans cette rébellion.
IB a bel et bien été le Président du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), Guillaume Soro n’en était que le porte-parole, mais il a »trahi » IB en se faisant passer pour le secrétaire général, assure Sanogo Ousmane Kader.
Avant de préciser que contrairement à ce qui se dit, l’actuel président de l’Assemblée nationale n’a jamais travaillé pour personne. Il aurait même selon Ousmane Kader « voté Gbagbo au premier tour de la présidentielle en 2010 ». « C’est quand la CEI a déclaré Ouattara vainqueur qu’il s’est rallié. Soro a toujours combattu pour lui-même, pas pour quelqu’un », a-t-il lâché.
Info ou intox, pour sûr, cette histoire va encore faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Pour en revenir à l’auteur, Sanogo Ousmane Kader, il a été combattant de la rébellion ivoirienne en 2002. Arrêté deux ans plus tard, il restera emprisonné jusqu’en 2006. A sa sortie après les accords de Linas Marcoussis, il intègre la Présidence de la République de Côte d’Ivoire au poste de technicien en logistique à l’intendance, poste qu’il occupera jusqu’en 2011. Avec l’avènement du nouveau régime, il est remercié et fait désormais ses « petites affaires pour survivre dans cette jungle qu’est devenue la Côte d’Ivoire », pour reprendre les termes employés à la dernière page de couverture.