Il est originaire de Vélingara, Samba Gano ce jeune sénégalais, candidat malheureux à l’émigration, a été capturé par Boko Haram. Il a vécu pendant 2 mois aux mains de ce groupe terroriste affliéà l’Etat islamique. “Nous étions 5 sénégalais, 3 Gambiens, 2 ivoiriens et 2 Camerounais. Nous voulions rallier l’Italie via la Libye. Nous avions loué un véhicule moyennant 50.000 francs de Niamey pour nous rendre à Tripoli. Nous voulions ensuite nous rendre en Italie par la mer”, raconte-t-il dans les colonnes de “L’Observateur”.
“Nous avons affronté le désert. Après avoir roulé toute la nuit, le lendemain vers 17 heures, le chauffeur a été obligé d’immobiliser son véhicule au milieu de nulle part dans le désert pour nous permettre de nous désaltérer et de grignoter quelque chose.
C’est après avoir repris la route que nous sommes tombés sur une bande armée et encagoulée du groupe de Boko Haram. Ils étaient lourdement armés et roulaient à bord de deux véhicules 4X4.
A ce moment, nous étions certains que pour nous, c’était la fin. Nous allions mourir dans ce vaste désert, sans sépulture. Les ayant vu, le chauffeur a appuyé sur l’accélérateur, mais les combattants ont ouvert le feu et ont réussi à trouer les pneus arrière”, narre-t-il. Ils seront dépouillés de leurs biens (argent, portable…).
Les 2 camerounais qui ont refusé d’obtempérer ont été fusillés séance tenante. “Puis les terroristes nous ont embarqués dans l’un de leurs véhicules. J’ignorais si on était en territoire libyen ou Nigérien. Il n’y avait que des dunes de sable. Nous avons roulé quatre jours durant dans le désert avant d’être débarqués quelque part dans une vaste cour contiguë à un hangar de fortune à ciel ouvert. C’est là que nous avons été emprisonnés. Outre la fatigue et la faim, nous vivions avec l’angoisse d’une mort certaine. On dormait à même le sol. Nous étions constamment surveillés, de jour comme de nuit, par 4, 5 voire 6 gardes, le doigt sur la gâchette. Nous avons vécu dans ce lieu de détention en plein désert, 2 mois durant, dans des conditions climatiques insoutenables. Il faisait un froid de canard. C’était l’enfer. Ils nous donnaient à boire et parfois à manger leurs restes pour nous maintenir en vie. Ils parlaient anglais, arabe et parfois français, un français chaotique”, se remémore-t-il.
Comme il était écrit qu’ils allaient survivre, un jour, à 4 heures du matin, les combattants sont revenus à leur base avec un groupe d’otages beaucoup plus important (et sûrement avec plus de valeurs à leurs yeux : Ndlr). “Quelques instants après et contre toute attente, ils nous ont sommés de quitter immédiatement les lieux : “vous êtes maintenant libres. Prenez toutes vos affaires et partez”, nous ont-ils intimé.
Au milieu de la nuit, Gano et ses camarades d’infortune sont partis en groupe, pour accroitre leurs chances de survie, chanceux d’avoir échappé à une mort certaine.