Salah Abdeslam: « J’étais le dixième terroriste de Paris et je devais me faire exploser »

Salah-Abdeslam

« Oui. J’étais le dixième terroriste qui devait participer aux attentats de Paris. Mais quand j’ai stationné ma voiture devant le Stade de France, j’ai réalisé que je n’étais pas capable de le faire. » Voilà les premiers mots de Salah Abdeslam après son arrestation le 19 mars dernier. Durant quatorze jours, il est resté entre les mains des enquêteurs belges, avant d’être livré à la France le 27 avril. Le journal Het Nieuwsblad a pu reconstituer les auditions de l’ancien homme le plus recherché d’Europe.
« Le soir des attentats, j’ai roulé jusqu’à Paris avec une Renault Clio. Bilal Hadfi était avec moi, avec deux autres personnes. Je ne sais pas vraiment qui ils étaient. J’étais au volant. J’avais reçu la mission de rouler jusqu’au Stade de France. Je devais me faire exploser dans le coeur du stade avec mes complices. Mais je n’ai pas pu. Lorsque j’ai garé la voiture, j’avais déjà abandonné mon plan. J’ai attendu que les trois autres sortent de la voiture et ensuite je suis reparti. J’ai commencé à rouler dans Paris sans vraiment savoir où j’allais. »

Abdeslam charge aussi son frère Brahim, en expliquant que c’est lui qui lui a donné les ceintures explosives, tout en indiquant également n’avoir vu Abaaoud qu’une seule fois dans sa vie. Ce qui est faux, vu qu’ils ont été arrêtés ensemble en 2010 pour un braquage à Ottignies.

« Brahim a presque tout payé. C’est lui qui m’a donné l’argent pour louer les voitures et réserver l’hôtel à Bobigny (NDLR: l’une des planques des djihadistes). Je ne sais pas d’où vient cet argent. (…) Les attentats ont été organisés par Abaaoud. C’est mon frère qui me l’a dit. »

Et les attentats de Bruxelles?
Peu après les attentats de Bruxelles, Salah Abdeslam sera rapidement interrogé. On le soupçonne évidemment d’en savoir beaucoup plus sur les auteurs des attaques et sur l’identité de « l’homme au chapeau », qui sera finalement identifié comme Mohamed Abrini, l’un de ses complices. « Mon avocat m’a rappelé durant sa visite que j’avais le droit de me taire. Je vais donc m’en tenir à ça ». On n’en saura donc pas davantage…

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