ABSENCE DE FOND DE JEU DE L’EQUIPE NATIONALE
«Les Sénégalais veulent que leur équipe joue comme Barcelone. Que l’équipe garde le ballon, le fasse tourner et ensuite aille marquer. Mais ça, ce n’est pas notre projet. Sur ces deux matchs, nous revenons avec une cage inviolée. Les gens évoqueront le niveau du Soudan. Mais il ne faut pas oublier que nous avons encaisse deux buts à Tananarive contre Madagascar. En coupe du monde, nous avions encaisse quatre buts. En quatre rencontres, nous avions pris six buts. Quand tu rencontres le Soudan et que le 4/5 de ta défense change par rapport à la coupe du monde, je pense qu’il est quand même raisonnable de saluer le travail fait par le staff. Vous avez vu le match entre le Maroc et les Comores. Les Marocains ont décroché la victoire à la 96ème minute, alors qu’il y avait seulement cinq minutes de temps additionnel. Et même le but, c’est sur un pénalty. C’est juste pour vous dire qu’il n y a plus de petites équipes. Le football se pratique partout. Aucune équipe n’est à négliger. Quand on parvient à battre ici à Dakar une équipe par trois buts à zéro et qu’on remporte la manche retour chez elle, il y a vraiment de quoi se féliciter».
ABSENCE DE FOND DE JEU DE L’EQUIPE NATIONALE
«Les joueurs ont tous envie de marquer. Moi, j’ai l’avantage d’être dans la Tanière, d’être en contact direct avec les joueurs. J’échange beaucoup avec eux et ils entrent avec des objectifs qui sont très relevés. Ils veulent effectivement faire la différence, mais aussi marquer la différence. Quand tu joues contre une équipe en l’espace de trois ou quatre jours, que tu as la possibilité de l’écraser pour avoir un ascendant psychologique, tu ne vas pas t’en priver. Mais la précipitation, les conditions du match et l’envie de bien faire font qu’ils manquent des occasions nettes. Ce fut le cas par exemple de Keita Baldè lors de la manche aller. Il a eu deux possibilités de marquer. Mais ce sont des choses qui arrivent dans le foot. Et cela ne change en rien les qualités du joueur. C’est quelqu’un que tu croises dans les vestiaires et qui te dit : «aujourd’hui, je vais les tuer». Il vient pour s’investir, pour faire la différence. Ce n’est pas un garçon qui vient juste pour la galerie. C’est la même chose pour Mbaye Niang, Idrissa Gana Guèye et tant d’autres».
L’AMBIANCE ET LA DISCIPLINE DANS LE GROUPE
«C’est quelque chose à laquelle on veille particulièrement. On ne peut pas construire une grande équipe, sans avoir au préalable une bonne ambiance dans le vestiaire. C’est extrêmement important. Et dans ce groupe, nous avons des garçons qui nous facilitent la tâche. Nous ne sommes plus dans la gestion des écarts, des actes d’indiscipline ou des sorties intempestives. Je félicite les garçons et je les encourage à rester dans ça. Un tel climat nous permettra de nous occuper de la préparation de l’équipe et de ses performances. Mais si nous en sommes à ce niveau aujourd’hui, c’est grâce aux anciens qui sont là. Je veux parler du capitaine Cheikhou Kouyatè ou encore Sadio Mané, et tous les autres qui reçoivent les nouveaux, les plus jeunes. J’ai personnellement apprécié le geste de Cheikh Ndoye lors du match aller à Dakar. Bien qu’il fût sur le banc, il ne cessait d’encourager les jeunes qui entraient. Avant la sortie des équipes, il avait joué un rôle extrêmement important dans les vestiaires. Il aurait pu dire qu’il est un ancien et qu’il méritait de jouer, surtout avec les nombreux absents. Au contraire, c’est lui qui était là à haranguer et à donner des conseils aux jeunes».
LES DEUX VISAGES DE SADIO MANE
« Contrairement à ce qu’on dit, il a fait un bon match contre le Soudan. Il a totalement fait jouer l’équipe. Ill a emmené des derniers ballons et a même délivré une passe décisive sur le but d’Idrissa Gana Guèye. Je pense que c’est juste l’envie de bien faire. Sadio, quand il est dans cette équipe, et je peux l’assurer aux Sénégalais, il se donne dans la préparation. Il le fait pour être toujours au top. Sadio est un professionnel jusqu’au bout des ongles. Il faut le voir se préparer pour aller à l’entrainement. C’est un des rares qui fait l’échauffement dans les vestiaires. Il faut que le peuple le soutienne. Il a besoin de soutien, d’affection, d’amour. Sadio doit sentir l’amour des Sénégalais. C’est notre joueur vedette. Et un joueur vedette, on le met en lumière. Il peut même être en difficulté. Cela peut arriver dans une carrière. Mais tout le monde sait que Sadio a du talent et que ce n’est pas quelqu’un qui triche. Ces deux éléments sont suffisants pour qu’on puisse le soutenir. Aujourd’hui, il est en course pour le Ballon d’Or africain et la cérémonie du sacre est prévue ici à Dakar. Tout le Sénégal doit être autour de lui. Même si Sadio est mauvais, on doit le soutenir. S’il parvient à soulever ce trophée, ce sera pour tout le Sénégal. On ne doit pas le traiter de « Samba Alaar» ou autre chose. Si ont le fait, que vont dire les autres? Il ne faut pas oublier que ceux qui vont voter, s’ils ne sentent pas un appui indéfectible de son pays, de ses supporters autour de lui, ils vont se dire pourquoi voter pour lui. Donc le Sénégal dans son ensemble doit se retrouver autour de lui. Je crois que nous devons soutenir ce leader de notre équipe. Si le Sénégal doit un jour gagner une compétition majeure comme une CAN, c’est parce qu’on aura un grand Sadio Mané. Donc préparons-le. Quant il est dans des moments difficiles, soutenons-le. Faisons de lui, au Sénégal, la star qu’il est effectivement dans le monde».
ALIOU CISSE ET SA GESTION SOLITAIRE
«C’est quelqu’un de très ouvert. Mais vous ne pouvez pas aussi passer votre temps à dire du mal de la personne et vouloir que celle-ci vous ouvre les portes de sa maison. Ce dont je suis témoin, c’est qu’il est quelqu’un de très ouvert à la discussion. C’est vrai que j’ai une position de fédéral. Mais en dehors de ma position, nous avons des échanges sur l’équipe nationale, sur les différents sujets. C’est un garçon très ouvert. Mais derrière, chacun a ses convictions. Ce n’est pas parce qu’on a échangé avec quelqu’un en lui faisant des propositions que ce dernier est obligé de tout prendre. Il a connaissance de certaines réalités de l’équipe que ceux qui parlent à l’extérieur n’ont pas. Je pense que c’est devenu une mode de taper sur Aliou Cissé. Il a préparé ces deux matchs avec beaucoup de blessés (Gana, Koulibaly, Sanè, Sadio, Gassama). Ces joueurs sont blessés, qu’est ce que les gens veulent? Qu’il les garde dans le groupe, malgré leurs blessures? Quand on va au Soudan avec au moins huit joueurs nouveaux et qu’on parvient à gagner et se qualifier, je pense qu’il faut féliciter le coach pour son travail ».