L’été dernier, son transfert de Southampton à Liverpool s’est élevé à 41,2 millions d’euros. Sadio Mané (24 ans) est ainsi devenu le footballeur africain le plus cher de tous les temps. L’ailier confie à France Football que ça n’accentue pas la pression.
» Elle ne m’effraie pas. Je suis plutôt fier d’être le footballeur africain le plus cher. » Mané vient de loin, de très loin. Il a grandi à Bambali, un hameau au sud du Sénégal. » Je savais que je devais le quitter pour réaliser mon rêve. Il n’y avait même pas de terrain de football. Pourtant, c’est là que j’ai tout appris, dans des matches avec mes amis et contre les villages voisins. Je jouais pieds nus ou avec des tic-tic, des chaussures en plastique, sur des terrains boueux ou dont l’herbe était bien trop haute. C’était fantastique. Je m’imaginais être El-Hadji Diouf (un avant sénégalais qui s’est notamment produit pour Liverpool, Bolton et Blackburn, ndlr), même si on m’appelait Ronaldinho. »
Plusieurs ethnies cohabitent pacifiquement à Bambali. » Il y a des musulmans et des catholiques, parfois dans la même famille. Mon meilleur ami est catholique et je suis musulman. A Bambali, presque tout le monde est agriculteur. Nous avons grandi comme tous les enfants sénégalais, librement. » Son père, qui était imam, ne voyait pas une carrière footballistique d’un bon oeil. » J’ai dû me révolter. Ma famille a finalement cédé et m’a envoyé chez un oncle à Mbour. Je me suis inscrit dans un centre de formation. J’avais convenu avec mes parents que je poursuivrais mes études. » Le FC Metz est venu l’y chercher en 2010. Deux ans plus tard, il a rejoint le Red Bull Salzbourg et deux autres années après, il était à Southampton.
C’est sa deuxième Coupe d’Afrique avec le Sénégal. » En 2015, je suis arrivé blessé. Je n’ai pas joué le premier match et je n’étais pas à 100 % au deuxième. Je veux donc prendre ma revanche. » Le Sénégal est dans la poule B avec le Zimbabwe, la Tunisie et l’Algérie de Riyad Mahrez.