20 ans de travaux forcés. C’est la peine requise contre Pape Dabo, alias Pape Faye, 37 ans, jugé ce mardi devant la chambre criminelle de Dakar pour des faits de vols multiples, commis avec violence et de viol avec séquestration. Il sera fixé sur sort le 3 Avril prochain.
Réputé être un bandit de grand chemin pour avoir commis de multiples agressions et violé une sexagénaire en 2006. Pape Dabo, né en 1981, a récidivé le 26 février 2013 au préjudice de la dame M. C., domiciliée à Rufisque, suite à son séjour carcéral de 6 ans.
Alors que celle-ci, rejoignait tranquillement vers les coups de 6 h du matin son lieu de travail le jour des faits. Elle a été tenue en respect par Pape Dabo qui la menacé avec un couteau avant de l’entraîner dans un bâtiment en construction.
Face à une résistance de sa victime, Pape Dabo lui assène un coup de couteau très violent sur la cuisse gauche avant de la plaquer au sol. Après avoir abusé d’elle sexuellement, il ouvre son sac et y dérobe son portable de marque Samsung, un billet de 1000 francs et sa carte d’identité nationale, avant de l’abandonner sur les lieux.
Ainsi, le lendemain de son agression, la dame M.C. Sagna a saisi d’une plainte les éléments du Commissariat de Rufisque. Et, l’enquête ouverte par les limiers a permis de savoir que, c’est le numéro 77 493 46.., identifié au nom de l’accusé qui émettait depuis le téléphone portable de la dame M. C. Sagna, suite à une réquisition faite au niveau de la Sonatel.
Une perquisition, effectuée dans le domicile de l’accusé, sis à Rufisque, le 15 Mars de la même année par les agents enquêteurs avaient permis aussi, d’y retrouver la fiche d’abonnement dudit numéro, une arme blanche, le pantalon treillis qu’il avait l’habitude de porter lors de ses activités délictuelles.
Par la même occasion, les nommées Aïssatou Sow et Ndèye Maty Diop vont se présenter aux limiers comme étant des victimes de l’accusé. La première nommée, marchande de son état déclare qu’en date du 24 décembre 2012, le mis en cause l’avait agressé vers les coups de 3 heures du matin aux alentours du marché de Castor, avant de la dépouiller de la somme de 15 mille francs.
Tandis que la seconde soutient que, c’est le 13 janvier 2013 que le mis en cause l’avait agressé avec un couteau, avant de lui intimer l’ordre de lui donner les 50 mille qu’elle détenait.
Entendu à son tour par les enquêteurs, Pape Dabo, marié et père d’un enfant botte en touche toute les accusations sans convaincre de sa bonne foi. Il déclare qu’il n’a jamais eu, à agresser des dames. Et, le numéro qui émettait depuis le portable de la victime lui appartenait certes. Mais, il l’avait perdu depuis un certain moment, suite à un vol de portable, dont il a été victime.
Devant la chambre criminelle de Dakar ce mardi, après 5 ans derrière les barreaux, tout de blanc vêtu et très costaud, avec ses barbes, l’accusé persiste dans ses dénégations. Pis, il déclare que les enquêteurs n’ont jamais trouvé un pantalon treillis chez lui. Mais une culotte. Et le numéro 77 493 46 .., n’est pas le sien.
Selon le représentant du Ministère public, les faits sont constants à l’encontre de l’accusé. A l’en croire, au cours d’un tapissage au niveau Commissariat de Rufisque, l’accusé a été introduit dans un groupe de cinq personnes et ses trois victimes l’avaient tous identifiés.
« Et, suite à la plainte de la dame M.C. Sagna, ce sont les enquêteurs qui ont ordonné le même jour une expertise médicale pour elle, à l’hôpital générale de Grand Yoff. L’un des certificats médicaux qui atteste la violence qu’il avait exercée sur sa victime, a fait état de l’existence de plusieurs points de sutures et d’une déchirure au niveau de sa cuisse gauche avec une Itt de 14 jours.
L’autre quant à lui, a attesté certes, une absence de blessure hyménale récente et de sperme sur les parties intimes de sa victime. Mais, le viol est constant. Car, la dame a soutenu qu’elle n’était plus vierge et, elle s’était introduite aussitôt, après son agression dans une maison pour nettoyer ses souillures. Nous avons affaire à une personne très dangereuse pour la société. Et, il n’entend pas s’amendait », a-t-il martelé.
Ainsi, il a requis 20 ans de travaux forcés contre lui.
La défense quant à elle, a plaidé la relaxe au bénéfice du doute. Selon Me El Mamadou Guèye toute l’accusation repose sur de simples suppositions. Et, le parquet s’est juste appesanti sur le passé de son client pour le charger.
L’affaire est mise en délibéré au 3 Avril prochain.