Les routes du Magal n’ont pas été aussi meurtrières depuis des années. 40 morts et plus d’une centaine de blessés, c’est presque le double du bilan de la précédente édition. Il faut dire stop à un moment donné. Les acteurs du secteur des transports ont l’habitude de se défausser sur les routes défectueuses. Mais cela ne saurait être la seule cause des accidents qu’on pourrait carrément qualifier d’assassinat voire même de tuerie de masse.
En effet, des informations recueillies auprès du chef du Bureau des relations et informations publiques de la Brigade nationale des Sapeurs-Pompiers, il apparaît clairement que les accidents relèvent, la plupart du temps, du mauvais comportement des conducteurs sur nos routes. « Actuellement, il est intéressant de noter qu’à 95%, ces accidents relèvent du facteur humain, le manque de respect du Code de la route, les sorties non réglementaires, les vitesses excessives, etc. », a dit le lieutenant Yatma Dièye.
Pourtant, c’est exactement pour éviter les accidents que le gouvernement avait décidé d’ériger des dos d’ânes un peu partout à l’approche des agglomérations pour empêcher les chauffeurs de rouler à tombeaux ouverts. Mais, apparemment cela ne sert pas à grand chose. Car, la plupart du temps, c’est au sortir des dites agglomérations que surviennent les sinistres. D’ailleurs, il n’y a pas longtemps, le chef de l’Etat Macky Sall indiquait qu’il y avait trop de dos d’ânes sur la route de Touba.
Des efforts sont en train d’être faits pour améliorer l’état de nos routes. Mais, ce qu’il faut vraiment, c’est des réformes en profondeurs. Les gens ont l’habitude de s’indigner quand il y a des drames de ce genre, puis de passer à autre chose dès que l’émotion est passée. Il faut des réformes en profondeurs. Introduire le permis à points, débarrasser du pays les véhicules qui datent de plus de vingt ans, verbaliser en donnant de sévères amendes aux conducteurs de véhicules en panne qui se garent au beau milieu de la route sans laisser de panneau de signalisation, renforcer les contrôles tout en luttant contre la corruption des agents de la circulation qui laissent passer tout et n’importe quoi.