Le départ de Thierno Bocoum de Rewmi est le signe d’un profond malaise qui traverse ce parti de l’ancien premier ministre, Idrissa Seck. Alors que l’ancien député a décidé de prendre son destin en main, il nous revient qu’un autre cadre, Abdourahamane Diouf, serait également sur le départ, frustré également de n’avoir pas était impliqué lors dernières élections législatives.
En réalité, un des principaux arguments qu’avancent les proches de Seck, est le positionnement de Déthié Fall comme numéro 2 de Rewmi. «Depuis que Idrissa Seck a décidé de mettre Fall comme son principal adjoint, ses lieutenants sont déterminés à quitter le parti chacun attend son tour ». Omar Sarr a été l’une des principales victimes de Fall et a fini rompre son compagnonage avec Idy «Avant que Seck ne décide de la position de Déthié, c’était Oumar Sarr qui était pratiquement de fait le numéro 2 assisté de Pape Diouf, l’intronisation de Déthié a rompu le pacte qui liait Seck à ses plus anciens collaborateurs, membres fondateurs de Rewmi ». Idrissa Seck a porté son choix sur Déthié Fall pour son « talent ». «Il admire le statut d’ingénieur de Dé- thié Fall et loue en privé ses compétences. Avant la venue de Fall, le parti était désorganisé, Déthié a installé des cellules de Rewmi sur une bonne partie du territoire national. Il fait un grand travail scientifique, tout le contraire des anciens ».
Pendant les longues absences de Seck qui partageait sa vie entre Paris et Dakar, Fall a animé le parti et a mis ses moyens dans le combat. « C’est ce qui a séduit Idrissa Seck à le mettre devant ». Un argument que les anti-Fall balaient d’un revers de la main. « Il n’a pas une meilleure connaissance du parti que les autres responsables laissés en rade par Idrissa Seck». Déthié Fall n’est pas le seul problème. Idrissa Seck aussi. A ce dernier, ses collaborateurs reprochent son manque d’intérêt pour le Rewmi. «Il est le seul responsable de parti à ne pas rencontrer les militants. Il est comme inhibé et ne bouge jamais pour assister aux réunions et aux rassemblements du parti à travers le pays. Les militants et responsables lui ont toujours dit que ce n’était pas une bonne stratégie. A chaque fois il promet de changer, mais les vieilles habitudes ont la vie dure ». «Beaucoup de responsables sont partis parce qu’ils ont compris que Idrissa Seck n’avait plus la combativité des premières années de Rewmi, c’est comme si on le retenait pour se battre et mettre une formation politique digne de ce nom ».
Cependant le dernier acte que les responsables de Rewmi ne pardonnent pas à Idrissa Seck, c’est d’avoir accepté de se ranger derrière, Khalifa Sall. «Il a dé- cidé avec Déthié Fall, de la participation de Rewmi à la coalition Mankoo, un parti comme Rewmi devait avoir sa propre liste ». « Comment quelqu’un qui est parti deux fois à la pré- sidentielle, peut-t-ilse ranger derrière un simple maire de Dakar ». Par ailleurs, beaucoup de ses responsables de Thiès n’ont pas compris qu’il puisse investir une militante appartenant au Grand parti alors que ce parti est quasi inexistant dans le département. Le départ de Thierno Bocoum est la suite logique des errements du leader de Rewmi et va ouvrir une nouvelle série pour d’autres responsables qui pensent que ce parti n’incarne plus le changement.
LE SOIR