Après le nouveau placement sous mandat de dépôt de Pape Alé Niang, ce mardi, le procureur de la République explique pourquoi le contrôle judiciaire du journaliste a été révoqué.
Hammadi Diouf, le procureur de la République, a expliqué les raisons pour lesquelles ils ont pris la décision de révoquer le placement sous contrôle judiciaire, dont bénéficiait de Pape Alé Niang. Il explique que ce sont les dispositions de l’article 127 du code de procédure pénale, qui organisent les modalités du contrôle Judiciaire.
Et ces dispositions, dit-il, prévoient que dans l’hypothèse où l’inculpé se soustrait volontairement aux obligations imposées par la décision de l’autorité judiciaire, celle-ci dispose du droit, en tant que garante de la bonne marche de l’instruction, de révoquer la mesure de liberté et d’ordonner subséquemment l’arrestation immédiate de l’inculpé suivie de son assignation à résidence avec surveillance électronique ou sa mise sous mandat de dépôt.
«Les dernières sorties médiatiques de l’inculpé Pape Alé NIANG, telles qu’il ressort des audios et des vidéos joints à la procédure, caractérisent largement une violation des obligations prescrites notamment celles qui lui faisaient défense de communiquer sous aucune forme sur les faits, objets des poursuites, dans la perspective de garantir l’intégrité de la procédure et de prévenir efficacement la réitération des faits», indique le parquetier.
Le magistrat déclare que le journaliste, en dépit des notifications qui lui sont faites et des exigences légales qui sont à sa charge, «a largement contrevenu à ses obligations en abordant volontairement lors de ses lives sur youtube, les faits poursuivis, occasion pour lui de diriger des attaques injustifiées aussi bien contre une autorité de la police que contre les enquêteurs traités clairement et sans aucune nuance de tortionnaires et de personnes inhumaines». Et pour le procureur, ces actes s’inscrivent à l’évidence dans une perspective de réitération des faits tendant à diffuser de fausses nouvelles et à saper à coup sûr le moral des troupes.
Hammadi Diouf d’ajouter que ces manquements ne résultent nullement d’un cas de force majeure, ni d’une erreur ou inadvertance, ou d’une négligence. Mais plutôt d’une mauvaise volonté et d’une intention délibérée de se soustraire aux obligations attachées à son statut. Il relève aussi une posture de «défiance qui porte hautement atteinte à l’autorité de la justice, tournée en dérision par une forme de bravade, d’autant plus inacceptable qu’elle menace les piliers de l’Etat de droit reposant en grande partie sur le respect des décisions de justice».