Le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), trouve insuffisant la période de deux mois prévue par le Gouvernement pour les inscriptions sur les listes électorales. La formation politique de Me Abdoulaye Wade compte s’y opposer.
Par Abdoulaye Mbow
«Les inscriptions sur les listes électorales vont démarrer dans tout le pays à partir de ce jour 1er mars. Notre parti constate avec regret que le gouvernement a défini une période de deux mois alors que des millions de personnes veulent s’inscrire pour en découdre et mettre fin au régime d’incompétence de Macky Sall», ont d’emblée soutenu les membres du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds). Selon eux, «c’est ce qui explique certainement les erreurs volontaires et multiples sur les cartes d’électeurs ainsi que des transferts inacceptables d’électeurs par une modification quasi unilatérale de la carte électorale.» Sans détours, ils signalent qu’«ils vont se battre pour que le gouvernement fixe la période d’inscription pour une durée minimum de six mois.» D’ores et déjà, le Pds appelle «les militants et les sympathisants ainsi que les citoyens épris de liberté et de transparence à s’inscrire massivement et a faire inscrire tous ceux qui veulent exercer leurs devoirs de citoyens, et à faire modifier toutes les erreurs volontaires sur les cartes d’électeurs.»
Selon les lieutenants de Me Abdoulaye Wade, «c’est ici et maintenant que les élections se gagnent.» C’est pourquoi, ils demandent «aux responsables et militants au niveau de toutes les instances de mettre en place des comités électoraux dans toutes les communes, de désigner nos représentants dans les commissions administratives, d’accompagner les populations en les aidant à s’inscrire et faire face à toute tentative de fraude de quelque forme que ce soit.»
Parlant de l’audit du fichier électoral, les libéraux constatent «avec regret que Macky Sall persiste dans son refus de tout dialogue avec l’opposition.» Une raison pour affirmer à travers une déclaration : «Notre parti ainsi que toute l’opposition conséquente exigent la mise en place d’une commission arbitrale consensuelle avec la présence de la majorité présidentielle, de l’opposition et de la société civile pour discuter de la question électorale avec un engagement solennel du Président de la République de respecter les conclusions qui en seront issues.» Pour eux, «cette exigence ne relève pas de la surenchère mais d’une volonté de dénouer toutes les entraves à notre démocratie afin d’obtenir des élections libres et transparentes.» Non sans faire savoir que «ni le rapport des travaux sur le processus électoral ni les résultats de l’audit du fichier ne nous engagent.» Et pour cause, persistent-ils «un audit du fichier électoral fait en l’absence de toute l’opposition significative et qui ne s’est même pas prononcé sur le retrait frauduleux de plus d’un million de cartes d’électeurs, de l’aveu même du ministre de l’intérieur, manque totalement de crédit pour emporter l’adhésion de l’opposition démocratique.» Par ailleurs, ils s’offusquent «de l’information diffusée par la presse, et jamais démentie, faisant état d’un rapport de la banque mondiale innocentant notre candidat Karim Wade soustrait du dossier de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).»