L’arrestation à Dakar de Assane Kamara, un ancien étudiant en Economie à Sherbrooke, a fini de convaincre les autorités canadiennes de l’existence d’une filière au sein de cette université, plus précisément au niveau de l’Association musulmane.
Libération révélait dans sa dernière livraison, les connections jihadistes de l’ancien étudiant en Economie à l’Université de Sherbrooke (Canada) Assane Kamara, écroué à Dakar pour terrorisme présumé.
En effet, tous les acteurs de ce dossier qui se joue entre le Sénégal et le Canada sont issus de cette Association à l’exception de Atoumane Sow.
Intercepté à Grand-Yoff, Sow a été interrogé sous le régime de la garde-à-vue et placé sous mandat de dépôt pour avoir endossé, entre autres, trois virements destinés à Kamara.
Le donneur d’ordre de ces transferts, basé en Algérie, se cache sous un nom de guerre : Abou Zaïd.
Selon des sources autorisées, bien avant Assane Kamara, un ancien étudiant, membre de la même association, a été arrêté et jugé en 2015 pour des faits retentissants.
Chiheb Esseghaer, puisque c’est de lui dont il s’agit, projetait un attentat contre le train qui reliait Toronto à New York. Condamné au Canada à la prison à vie, il n’avait exprimé aucun regret devant le tribunal. Au contraire, il avait exigé d’être jugé selon les lois de la charia. S’il n’a pas été établi de liens entre Chiheb Esseghaer et Alassane Kamara, il n’en demeure pas moins que lors de son interrogatoire à la Division des investigations criminelles (Dic), ce dernier a avoué avoir fréquenté des membres de l’Association musulmane de l’Université de Sherbrooke.
Leurs noms ? Zakria Habibi, youssef Sakhir et Halivovic, celui-là même dont les échanges avec Kamara ont été interceptés sur Facebook.
Tous les témoignages, même ceux de A. Lô qui a dénoncé son fils à la Dic, attestent que c’est lorsqu’il a fréquenté ce trio, qui a rallié le bastion de l’Etat islamique, que Assane Kamara a changé. Un changement pour le moins radical. Agé à peine de la vingtaine, Assane Kamara était réputé avoir un esprit ouvert pour avoir beaucoup voyagé du fait que son père, à l’époque diplomate sénégalais très actif, bougeait beaucoup.
C’est ainsi que Assane Kamara a vécu en Haïti, en République dominicaine…avec à ses côtés des parents et une famille qui le chérissaient et l’encadraient.
En 2010, Assane Kamara débarque au Canada pour des études en Economie à l’Université de Shebrooke. Comme on le voit sur une photo, il était à l’époque un étudiant ouvert d’esprit pour ne pas dire un jeune de son époque.
En toute vraisemblance c’est en 2013 que se produit la «transformation » de Assane Kamara. Dans un premier temps, il s’embrouille avec son frère qui vivait au Canada et quitte l’appartement qu’ils partageaient. Ensuite, il quitte ses études sans avertir sa famille. En 2014, Assane Kamara disparaît complétement des radars familiaux. Et c’est parce qu’elle n’avait plus de nouvelles que sa mère a pris un billet d’avion pour se rendre au Canada, plus précisément à l’université où elle apprend avec surprise que son fils avait délaissé les études.
De fil en aiguille, A. Lô découvre que son fils vivait dans la localité de Edmoton et passait son temps à distribuer des revues religieuses en plus de fréquenter des radicalisés. Dés son retour à Dakar, A.Lô a saisi la police qui est passée à l’action lorsque Assane Kamara est revenu à Dakar après avoir été refoulé de la Turquie d’où il comptait rallier la Syrie…