Du nouveau sur Bachir Saleh et c’est Libération qui est allé à la pêche aux infos. En effet, le journal révélait qu’à la suite d’une commission rogatoire, les juges Emmanuelle Legrand et René Cros avaient interrogé à titre de témoin l’ancien Président malien, Amadou Toumani Touré, exilé à Dakar. Ce, dans le cadre de l’affaire dite du financement libyen qu’aurait reçu Nicolas Sarkozy, ancien président de la France.
Un dossier aux multiples ramifications où on retrouve Bachir Saleh, ancien Directeur de cabinet de Mouammar Khadafi et administrateur du Fonds libyen à partir duquel les 50 millions d’euros (32,7 milliards F Cfa) auraient été virés.
Depuis qu’il a été exfiltré de la France, Bachir Saleh n’a plus donné signe de vie. N’empêche, les juges français sont décidés à lui mettre la main dessus. Et pour ce faire, ils ont demandé et obtenu le déclassement de notes de la Direction générale de la sécurité extérieure (Dgse) qui relatent la défection de l’ancien coffre fort du régime de Khadafi.
Il ressort de ces notes que plusieurs personnalités se sont activées pour «sauver» Saleh alors que le régime de Khadafi était en ruines. Parmi eux, Abdoulaye Wade, alors Président du Sénégal. En effet, Me Wade a «interrogé Bachir Saleh sur ses intentions, proposant au Directeur du cabinet du Guide et à sa famille de rejoindre le Sénégal», selon une fiche des services secrets français.
L’ancien Directeur de cabinet de Khadafi a «pour l’instant écarté cette option», selon toujours les notes de la Dgse publiées par le site d’investigations Media-part.
A t-il changé d’avis par la suite ? Dans tous les cas, cette note de la Dgse confirme au moins les liaisons dangereuses de l’ancien régime avec M. Saleh. Surtout que quand Me Wade lui proposait l’asile, ce dernier était déjà sous le coup d’un avis de recherche d’Interpol. D’ailleurs, à la suite de sa «disparition» en France, avec l’aide de Bernard Squarcini, l’ancien patron des services secrets français, le très informé «Canard enchainé» avait soutenu que l’âme damnée de Khadafi se trouverait au Sénégal.
A l’époque, les autorités avaient vivement démenti «cette rumeur sans fondement». Sauf que cette note de la Dgse qui témoigne d’un contact entre Wade et Saleh quelques jours seulement avant sa disparition remet tout en question.