La démission du gouvernement de Mame Mbaye Niang a surpris tout le monde, sauf notre confrère cheikh Yérim Seck. Ce dernier a annoncé dans son blog être au courant depuis plusieurs semaines, du froid qui s’était installé entre le président de la République, Macky Sall, et son désormais ex-ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
Un incident insolite et public a eu lieu entre les deux hommes. De mémoire de ses participants, pareille scène n’a eu lieu qu’une seule fois en conseil des ministres sous le magistère de Macky Sall. Celui-ci, muni d’un dossier, l’a ouvert, pris pièce par pièce pour interroger Mame Mbaye Niang autour du scandale Prodac.
Comme dans un interrogatoire d’enquête pénale, le chef de l’Etat l’a interrogé sur des points précis relatifs aux malversations. Chaque fois que Mame Mbaye Niang répondait, il le rectifiait, lui opposait des chiffres, des dates, des faits précis… Pendant au moins une demi-heure, Macky Sall a acculé son interlocuteur, décelé des contradictions dans ses réponses, relevé les erreurs, mis en exergue les approximations… En un mot, il l’a confondu et enfoncé devant ses collègues…
« L’interrogatoire était tellement sévère que tout le monde s’attendait à ce que Mame Mbaye Niang soit démis de ses fonctions à l’issue de cette réunion du conseil des ministres. A défaut d’être limogé, tout le monde a compris que quelque chose s’était cassé entre le président et lui. Et que son départ, acté, n’était plus qu’une question de timing », confie à Yerimpost un membre de gouvernement.
Lorsque le scandale a commencé à barrer la une des journaux, le feu qui couvait entre Macky Sall et Mame Mbaye Niang s’est attisé. Le ministre du Tourisme a dû être prié de bien vouloir démissionner pour ne pas avoir à être démissionné. Nous sommes à quelques mois de l’échéance présidentielle cruciale de février 2019. Le scandale Prodac amplifié par les médias fait désordre et n’arrange pas les affaires du candidat à sa propre succession.
Macky Sall, qui joue sa survie, ne peut se permettre le luxe de paraître comme protégeant qui que ce soit. Et, sacrifier un de ses « boys » au nom de la bonne gouvernance, dans le contexte politique d’aujourd’hui, est plutôt une bonne opération, une action d’image dont l’opinion pourra se souvenir…
Yerimpost