Comme l’a annoncé un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le meurtrier présumé de Lamine Senghor a été alpagué par la police. En dehors ce rebondissement, on sait désormais ce qui s’est réellement passé.
Lundi vers 19h35, la police est avisée de la présence d’une personne blessée dans le parc Arthur Lefebvre, avenue Allende à Canteleu. À leur arrivée sur place, Samu et Sapeurs-pompiers se sont occupés autour du blessé qui n’est autre que Lamine Senghor, à qui ils pratiquent un massage cardiaque. En vain. Vers 20 heures, il est déclaré mort par le médecin du Samu. Un ami de la victime, témoin des faits, explique aux policiers qu’elle a eu une altercation avec un individu au niveau de la station Teor Jaurès- Hôtel de ville, sur l’avenue. Il a entendu des cris, vu son ami se tenir le thorax et l’individu un petit couteau à la main.
«L’autopsie a confirmé les premières constatations, à savoir que le coup de couteau a été immédiatement mortel. Porté au sternum, il a tranché l’aorte et déclenché une hémorragie massive, accélérée par le fait que la victime a essayé de poursuivre son agresseur sur quelques dizaines de mètres», détaille Jean-François Bohnert, procureur de la République à Rouen. Parvenue dans le parc, avec son ami, la victime s’est écroulée.
De son côté, l’agresseur quittait les lieux. En recueillant des témoignages sur place, la Brigade anti criminalité (Bac) a rapidement obtenu l’identité d’un suspect, âgé de 30 ans, cantilien d’origine et déjà connu de la justice pour «un large spectre d’infractions, des atteintes aux biens et aux personnes», selon le procureur.
L’ami de la victime a reconnu, sur la photo présentée par la police, ce suspect comme étant l’auteur du coup de couteau. Après une visite infructueuse à une ancienne adresse connue, les fonctionnaires ont appris qu’il logeait en fait dans un hôtel situé avenue de Caen à Rouen. La surveillance de l’établissement mise en place, a permis de l’interpeller à 20h50. Un couteau Opinel, a été retrouvé sur lui. Il a été placé en garde à vue, laquelle a été prolongée jusqu’à aujourd’hui en début de soirée.
Selon des Cantiliens interrogés , M. B., le mis en cause, a grandi avec sa famille à Canteleu, jusqu’à la destruction de l’immeuble où ils vivaient. Depuis, la famille a quitté la ville. Et aussi invraisemblable que cela peut paraître, il a tué notre compatriote à cause d’une…cigarette.
Il y a quelques semaines à peine, dans le parc Allende, M. B. a demandé une cigarette à un homme. Ce dernier déclinant la demande, M. B. l’a fauché d’une balayette. Un témoin, proche de l’agressé, est intervenu, mettant en fuite l’agresseur.
Selon des témoignages, Lamine Senghor était également présent, au moins à distance, ce jour-là. Un fait qui n’est pas confirmé par la police à ce stade de l’enquête. Ce qui l’est par contre, c’est que l’altercation ayant conduit à sa mort a démarré à propos de cette agression. Lamine Senghor, né en 1985, est décrit par une bande d’amis, souvent réunie au parc, comme gentil, souriant, posé. Selon eux, il est arrivé du Sénégal, il y a quelques années. Suite à la perte de son emploi à Paris, il est venu s’installer chez son frère à Canteleu, il y a environ trois mois. Toujours, selon ces proches, il avait deux enfants et une femme au Sénégal.