C’est aujourd’hui que s’ouvre à Abuja, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Une rencontre de haut niveau tant attendue, puisque c’est au cours de celle-ci que les décideurs de la communauté essaieront de démêler l’écheveau gambien et définir la voie à suivre pour faire partir Jammeh.
En effet, depuis que le président sortant gambien a fait sa volte-face, ses concitoyens, la Cedeao, l’Union africaine, le conseil de sécurité de l’Onu et la communauté internationale ont essayé de le ramener à la raison. Mais le président gambien campe sur sa position. Les Présidents Sirleaf, Buhari, Mahama, Dramani sont allés discuter avec lui. Mais rien. Ce fut un échec. Son parti a même déposé un recours à la cour suprême de la Gambie qui n’a, hélas, pas suffisamment de magistrats pour se pencher sur la question. Certains de ses ministres l’ont lâché. Des officiers qu’il venait de promouvoir au sein de l’armée, l’ont quitté.
«C’est un comportement, un revirement, auquel on ne s’attendait pas. On pensait que quand il a téléphoné à monsieur Barrow en le reconnaissant comme président, en disant que la cérémonie aura lieu au mois de janvier et qu’il va se mettre à l’agriculture et qu’il sera à sa disposition… On a dit : « Mais il est en train de faire une excellente sortie et qui honore la Cedeao, qui honore notre sous-région. Mais subitement ce revirement, ça n’a plus de crédibilité. Et comme l’a dit madame Johnson Sirleaf dans sa déclaration et dans la déclaration conjointe que nous avons eu à faire avec les Nations unies, la Cedeao et l’Union africaine, cette attitude, ce comportement est inacceptable», déclarait le président de la Commission de la Cedeao, dès les premiers jours qui ont suivi le revirement de Jammeh.
Ce dernier avait clairement indiqué que si la méthode douce échouait, les chefs d’Etat de la Cedeao seraient amenés à juger de l’opportunité d’engager l’épreuve de force. Ce 17 décembre 2017 à Abuja, ils vont se pencher sur l’option de la force. Une question reste en suspens. La Cedeao continuera-t-elle de négocier pour trouver une solution paisible à la crise gambienne ou va-t-elle désormais imposer l’épreuve de force à Jammeh ? La balle est dans le camp des chefs d’Etat.