164 migrants sénégalais ont été rapatriés d’urgence de Libye dans la nuit du lundi à mardi. Ces candidats à l’immigration se trouvaient dans des centres de rétention à Tripoli. Ils ont embarqué à bord d’un avion spécial lundi après-midi à l’aéroport de Mitiga, à l’est de Tripoli. Ce groupe de migrants, composé d’hommes et de femmes avec leur enfants, ont bénéficié d’un programme de rapatriement supervisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Mais ces 164 personnes sont un grain de sable par rapport au nombre important de migrants sénégalais présents dans le désert libyen, nous apprend-on sur place.
Selon Ngouda Diop, originaire de la région de Louga, qui a débarqué hier nuit, en même temps que ses 163 compatriotes, des centaines de migrants d’origine sénégalaise croupissent dans des centres de rétention officieusement contrôlés par le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA). La plupart de ces centres sont en effet contrôlés par des milices loyales au GNA, nous apprend le jeune Lougatois. Cette personne rapatriée confirme l’existence de réseaux organisés de trafiquants d’être humains en Libye. « Les migrants sénégalais sont nombreux et difficiles à recenser. Il suffisait qu’on entende des mots en wolof pour en savoir davantage sur les origines des uns et des autres », explique le jeune Ngouda Diop.
Moussa Diatta, un migrant sénégalais qui habite à la médina a confirmé les propos de ce dernier. A le croire, des centaines de jeunes sénégalais sont emprisonnés dans des centres en dehors de tout contrôle. « On nous vendait comme des moutons », révèle le jeune, avant de poursuivre : « Nous étions dans des lieux de détention illégaux. Ils sont surveillés par des milices. Ce sont eux qui enlèvent les migrants dans les villes et les torturent avant de téléphoner aux familles pour les sommer de payer des rançons. Moi qui vous parle, j’ai payé 300.000 F CFA pour me faire libérer. Ce trafic est devenu un commerce. Ça rapporte beaucoup aux milices. Elles ont mis en place un réseau. C’est aussi dans ces centres qu’on vend les migrants… «