Ce mardi 14 février, jour dédié à la célébration de l’amour, celle qui a été pendant de longues années la fiancée chérie du pays a été portée à sa dernière demeure, rendue à cette terre du Sénégal qu’elle a aimé viscéralement.
Kene Ndoye a donné tout son amour au Sénégal jusqu’à son dernier souffle. Lorsqu’elle était une des plus grandes stars de l’athlétisme mondiale, elle a été courtisée par des pays beaucoup plus développés qui lui offraient des avantages inouïs juste pour qu’elle porte leurs couleurs. Leurs chasseurs de têtes avaient repéré le diamant brut qu’était la belle gazelle. Aux dots mirobolantes qui auraient scellé son union avec ces nations et lui auraient certainement ouvert une voie royale vers un sacre mondial dans des conditions de confort exceptionnelles, Kene a préféré les couleurs de son pays. Kene n’était heureuse que lorsqu’elle compétissait pour le Sénégal et surtout lorsqu’elle faisait retentir son hymne national dans les plus grands stades.
Elle nous a ainsi valu pas moins de 13 titres. Voici un rappel non exhaustif de son riche palmarès : -double championne d’Afrique de la longueur 2000-2004
– double championne d’Afrique du triple saut 2000-2004
– médaillée de bronze mondiale en salle au triple saut 2003
– 6e des JO d’Athènes en 2004
– 6e aux Mondiaux 2003-2005
– no 4 mondiale au triple saut
– no 16 mondiale en longueur.
Elle avait disparu des écrans radars ces dernières années. Beaucoup se disaient certainement qu’elle profitait de sa nouvelle vie de retraitée des pistes. Et puis, nous l’avons découverte sur le net il y’a quelques mois, fortement affaiblie par la Polyarthrite rhumatoïde. Celles qui naguère était pleine de vie et d’énergie n’était plus que l’ombre d’elle-même. Pire, c’est en effet avec une grande stupeur que les Sénégalais ont su qu’en plus de son combat contre la maladie, la grande championne menait une autre bataille face à ce pays qu’elle a servi dignement. Kene courait encore derrière des primes que lui devait l’Etat. Des primes qui lui auraient permis de se soigner convenablement et de gérer sa maladie et sa fin de vie dans la dignité. Une faute qui incombe à tous ceux qui devaient régler cette question depuis si longtemps et qui ont préféré regarder ailleurs.
Ses appels n’ont hélas pas été entendus. Si, ils ont été finalement entendus mais trop tard.
C’est donc avec une grande indignation que je découvre selon plusieurs sites, que le Ministère des sports aurait enfin soldé le reliquat des primes de Kene hier à ses funérailles. Vraie ou fausse info, tout ceci est pour moi l’Ultime outrage d’un pays à celle qui lui aura tout donné! Décidément le Sénégal , aime brûler ses icônes. La belle Kene vient ainsi de rallonger la liste des vaillants filles et fils du pays qui n’ont eu la reconnaissance qu’ils méritaient qu’après leur décès.
Le grand tambour major Doudou Ndiaye Rose disait: « Si vous voulez me rendre hommage, faites le de mon vivant, n’attendez pas ma mort pour me célébrer ». Cela faisait rire les gens, mais il avait tellement raison!
À la place d’un hommage national posthume, Kene Ndoye elle aura eu droit à un pied de nez national. Jusqu’à la fin, ils ont bafoué ton honneur et ta dignité. Si ce paiement post-mortem de ton dû acquis de haute lutte aux quatre coins du monde est vrai, il n’y aura pas pire insulte à ta mémoire.
Il y’a une expression qu’on utilise au Sénégal lorsqu’une personne valeureuse meurt, on dit « Baayi woo fi gacce, nakkar rek nga fi baayi » (Tu ne laisses pas derrière toi le déshonneur, tu ne laisses qu’une grande douleur).
Moi je dis, Kene, tu laisses certes une immense douleur mais tu laisses surtout un grand déshonneur à ceux qui ont osé te FAIRE ÇA!
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Debbo Pulo outrée!
PRÉCISION : ce texte n’est pas sur le paiement ou le non paiement du reliquat des primes de Kene Ndoye. Le fondement de ce texte, c’est qu’il n’y aurait même pas dû y avoir cette polémique autour de ses primes! BOROM XELL YI LAY WAXAL PAS LES POLITICIENS!
PS: Le lien de son cri du Cœur