Le face à face entre l’opposition et le pouvoir est prévu demain. Jusque là, les deux camps se regardaient en chien de faïence, mais aussi, c’étaient des passes d’armes violentes entre les deux camps, à travers les médias. Cette fois, il ne sera plus question d’intermédiaire, mais plutôt d’un face à face.
Le chef de l’Etat a prévu de recevoir l’opposition regroupée autour du Front pour la défense du Sénégal: « Mankoo wattu Sénégaal ». Un souhait « formulé » par ladite coalition qui criait sur tous les toits, ses craintes par rapport au processus électoral. L’heure est aux derniers réglages, selon l’Obs. Le président de la République, Macky Sall, avait donné l’ordre, avant de se rendre à Madagascar pour assister au Sommet de la Francophonie, à son directeur de Cabinet de piloter l’organisation pratique de cette audience.
A cet effet, une rencontre serait prévue entre le Front pour la défense du Sénégal et le cabinet présidentiel afin de se pencher sur le format et les dispositions à tenir afin de faciliter le dialogue entre les deux camps. De son côté, le Palais se prépare à d’éventuelles surprises de la part de Malick Gackou et compagnies. L’on met les bouchées doubles du côté de hauts cadres de l’administration de l’Intérieur. Des notes de synthèses sont préparées pour le président Macky Sall afin qu’il puisse répondre aux interpellations de l’opposition.
Sujets des discussions, l’opposition ne manquera pas d’étaler sur la table ses inquiétudes par rapport à certaines « manipulations pratiques », en cours, sur le fichier électoral tel que les radiations. Dans le Mémorandum dont nos confrères détiennent une copie, le Fds pense que « de telles manipulations d’envergure altéreraient substantiellement la fiabilité du fichier électoral et porteraient gravement atteinte à la sincérité des scrutins à venir« . Mais aussi ses exigences sur le bulletin unique qui était une proposition formulée et adoptée par les « Assises nationales ». La récusation du ministre de l’Intérieur comme organisateur des élections fera aussi objet de discussion.
Dans le mémorandum on peut aussi lire: « Il ne fait aucun doute qu’une personnalité membre du parti présidentiel, exerçant au surplus des fonctions électives, ne rassure pas, puisqu’il n’est pas possible dans toutes les conditions visées ci-dessus d’être juge et partie. Il s’y ajoute qu’il est connu de tous, démontré et confirmé par l’organe de contrôle des élections que l’actuel ministre de l’Intérieur, ainsi que ses services et partisans sont impliqués dans des fraudes et tentatives grotesques de fraude confirmant les craintes de l’incapacité par une autorité politique d’organiser des élections transparentes dans le contexte actuel« .