Quelques jours après la décision de rejet de la Cour suprême du Sénégal de son recours pour excès de pouvoir relatif à sa radiation des cadres de la Gendarmerie Nationale, Seydina Oumar Touré, (ex Capitaine Touré), dit tourner définitivement la page sur un éventuel retour dans cette entité de l’Armée. Toutefois, pour des questions de principe, dit-il , il va saisir la Haute Cour de Justice de la Cedeao pour dénoncer la violation de ses droits. Dans une lettre parvenue à Seneweb, le désormais conseiller Technique à la mairie de Dakar, remercie ses avocats, parents et toutes les personnes qui l’ont soutenu dans les moments difficiles. Seydina Oumar Toure demande à ses compatriotes de n’avoir pas peur de la prison, de se battre pour leur liberté et leur conviction. Voici le message en intégralité :Le 25 novembre 2022, j’ai reçu information par l’entremise de mon avocat maître Moussa Sarr, de la décision de rejet de la cour suprême du Sénégal de mon recours pour excès de pouvoir, contre le décret numéro 2021-830 relative à ma radiation des cadres de la Gendarmerie nationale sénégalaise.
Je tiens d’emblée à préciser que ce recours fut uniquement pour le principe et n’avait nullement pour but, un éventuel retour en gendarmerie, mais la correction d’une iniquité manifeste.
Cependant la décision de la cour de rejeter mon recours m’a particulièrement surpris. Parce qu’il en ressort qu’il n’existe désormais aucune marge de manœuvre au chef militaire sur la sanction statutaire de ses administrés. Autrement dit, les officiers des armés de toutes catégories confondues, restent exposés au bon vouloir de l’autorité administrative, parfois éminemment politique au Sénégal, peu importe leur avis positif ou négatif sur la sanction en cause. Ce qui constitue un précédent dangereux à mon avis parce que fragilisant et banalisant substantiellement l’état militaire qui est déjà très contraignant dans notre pays.
Ainsi se tourne définitivement une page de ma vie.
Toutefois, pour le principe, je saisirai la Haute cour de justice de la CEDEAO, pour dénoncer la violation de mes droits et contester encore une fois cette radiation illégale. Il y va du respect de l’état de droit et de la préservation de la reluisante réputation de la démocratie de notre cher pays.
A ma famille, mes amis, mes anciens collègues officiers, mes camarades de l’université je vous remercie pour le soutien constant.
Mes sincères remerciements et ma gratitude absolue à mes avocats maîtres Moussa Sarr et Souleymane Soumare pour leur soutien et assistance juridique constant gratuit, très désintéressé depuis le début de cette procédure.
A mes anciens collègues, notamment ceux qui faisaient office de subordonnés, je pleure encore la nostalgie de votre servitude. Aujourd’hui encore mes pensées vont vers vous, des voisins, des amis, des frères, une famille que nous constituons faisant fi des grades et rangs, en dehors du service commandé.
Au peuple sénégalais, toute ma gratitude éternelle, vous m’avez rendu quasi-immortel, tellement mon combat est porté très haut par tous, à quelques exceptions près.
Ma pensée sincère à vous mes amis internautes. Merci pour votre soutien permanent. Nous sommes si nombreux sur internet, différents les uns des autres dans l’opinion et la pensée mais nous nous acceptons dans une communauté virtuelle qui constitue désormais une réalité entière de notre quotidien. Je sais et je sens l’estime réciproque qui nous anime à travers un simple clic. Je voudrais vous dire que je suis reconnaissant et vous dire également combien je vous aime et vous respecte.
Pour vous qui croyez en moi, pour qui je constitue un repère, je vous exhorte à prendre exemple sur ce qui vous semble bien en moi parce que tout n’a pas été bon dans ma démarche qui peut-être est reprochable et perfectible vue sous un certain angle. L’homme est né imparfait et le demeurera, je vous prie donc de pardonner toute attitude qui vous a semblé inappropriée et qui était peut-être inopportune.
Mais j’insisterai sur un fait très important qui gouverne le destin des grands hommes.
Ne vous laissez jamais intimider lorsqu’il s’agit de défendre vos droits.