Réformer le droit du sol? La Nation contre la Tribu

Nicolas Sarkozy, en se jetant dans l’idéologie identitaire valide la position du Parti des Indigènes de la République puisqu’on demande à des natifs de France ce que l’on ne demande pas à ceux bénéficiant du droit du sang: L’identité est pour les indigénistes ethnique et religieuse. Cette “présomption de nationalité”, c’est de la sous-nationalité française propre à alimenter le rejet et l’amertume.

Ce n’est pas le droit de la nationalité qui doit faire l’objet de nos préoccupations légitimes, mais plutôt la citoyenneté, c’est-à-dire le respect des lois sur tout le territoire, cette citoyenneté qui ne s’épuise pas dans la réclamation des droits et l’exercice de libertés, mais qui émancipe et unit dans l’accomplissement de ses devoirs, transmet un sentiment d’appartenance et enracine. Il est préférable que l’identité (5) soit liée à l’exercice de la citoyenneté plutôt qu’à une essence. Et en République, on se doit d’être aussi exigeants envers les Français par le droit du sang qu’envers les Français par le droit du sol. Il s’agit du patriotisme, c’est-à-dire de la filiation acceptée, envers un passé que l’on embrasse comme commun, et de la filiation envers les autres citoyens, et que l’on reconnait comme ses compatriotes, c’est-à-dire comme ses égaux et “frères” en Nation.

Il faut redire que la religion ne saurait être l’identité première d’un individu, l’identité étant individuelle, personnelle, construite. Et il faut réaffirmer dès les petites sections, la primauté du Droit que la Nation s’est donnée, sur les normes religieuses et les traditions. Et il faut redire que le patriotisme s’apprend à condition qu’il soit enseigné. Pour dire les choses franchement: on demande des gages non pas d’intégration, mais d’amour de la France. Mais quelle est leur valeur s’ils sont contraints et réduits à une déclaration à 18 ans?

On s’éloigne de la Nation, ce corps politique propre à intégrer et à mobiliser sur des idées et des actes et non à assigner à résidence communautaire, pour se rapprocher de la Tribu. L’alternative se fera-t-elle entre cette conception droitiste qui lie la nationalité à l’identité par le droit du sang et celle de la gauche du gouvernement qui se refuse à avoir la moindre exigence en termes de citoyenneté?

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