L’heure est grave, un constat plus qu’alarmant, une triste réalité qui fait bondir notre cœur de chagrin.
Le chiffre parle de lui-même tant il est élevé. L’OIM, un organisme des Nations-Unis, a annoncé que 80% des Nigérianes arrivant sur le sol italien étaient ou allaient être utilisées comme esclaves sexuels. Alors qu’après une traversée éprouvante elles trouvent enfin refuge dans un centre d’accueil, c’est pourtant là où ces femmes sont le moins en sécurité. En proie aux trafiquants qui utilisent ces endroits comme de véritables supermarchés, elles sont « stockées » avant d’être forcées à se prostituer.
Environ 3.600 Nigérianes sont arrivées par bateau en Italie au premier semestre 2016.
« Nos indicateurs révèlent que la majorité de ces femmes sont délibérément amenées ici à des fins d’exploitation sexuelle. Il y a eu un véritable renforcement de gangs et de réseaux de trafic qui se livrent à l’exploitation sexuelle, » explique Simona Moscarelli au site du Guardian. Cette experte anti-trafic à l’OIM met en garde contre le danger de placer les arrivantes dans des centres d’accueil. Selon elle, c’est donner un avantage aux trafiquants. « Encore la semaine dernière, six filles ont disparu d’un centre d’accueil en Sicile, elles sont juste montées à bord d’un pick up et ont été emmenées.
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« Elles sont vraiment traitées comme des esclaves »
Pour Simona Moscarelli, les nouvelles arrivantes devraient immédiatement être placées dans des foyers d’accueil spécialisés où trouver des conseils spécialisés. « La plupart des femmes nigérianes qui arrivent en Italie sont déjà victimes de trafic d’humain, beaucoup ont été victimes d’une sévère exploitation sexuelle pendant leur voyage. Et beaucoup d’autres sont contraintes de se prostituer en Libye », explique l’Italienne. « Elles sont vraiment traitées comme des esclaves. »
« C’est aussi simple que d’aller au supermarché »
Des objets pour être achetés, exploités et revendus
Salvatore Vella, le procureur en chef adjoint à Argigente en Sicile, a mené la première investigation importante sur le sujet, mettant en lumière la mécanique de ces réseaux bien huilée.
Ainsi, on donne aux jeunes femmes un numéro de téléphone quand elles quittent le Nigeria, contact qu’elles appellent en arrivant sur le territoire italien. « Les truands n’ont plus qu’à venir au camp et ramasser les filles. C’est aussi simple que d’aller au supermarché. C’est comme cela que ces femmes sont traitées, des objets pour (..) être achetés, exploités et revendus, et les centres d’accueil agissent comme une sorte d’entrepôt où ces filles sont stockées temporairement. » Comme du bétail…
Endettées pour leur voyage, ces filles doivent jusqu’à plus de 30.000 €.
Somme que les trafiquants entendent bien récupérer, sous peine de faire payer leur famille ou leurs proches.
Source : afrikmag